28 janvier 1872

         Le Maire, considérant que l'instituteur, en remplissant les fonctions de Clerc Paroissial, est contraint de s'absenter trop souvent de sa classe, qu'il serait urgent, vu le nombre des offices religieux pendant la semaine, de le dispenser de remplir les susdites fonctions, et que pour les intérêts de ce fonctionnaire ne soient pas lésés, Monsieur le Maire propose d'augmenter le traitement fixe de l'instituteur afin de compenser la perte du casuel et du traitement de clerc-chantre.

         Le Conseil décide :

- qu'à l'avenir, l'instituteur ne quittera plus sa classe pour aller remplir les fonctions de clerc-chantre,

- d'augmenter son traitement fixe au chiffre de 1400F.

 

18 février 1872

         Le conseil demande au Préfet l'autorisation d'enlever les monuments funèbres existant dans l'ancien cimetière afin de transformer celui-ci en place communale gazonnée.

         Le Conseil fait obligation aux personnes extrayant des pierres sur les terrains communaux longeant la route de Ville-en-Selve qui est en construction, de vendre ces pierres à la commune et non à des particuliers.

 

8 mai 1872

         Suite à la délibération du Conseil de Fabrique acceptant un don de 3000F de Monsieur Abelé de Muller pour la construction d'une sacristie sur une partie de l'ancien cimetière, le Conseil décide d'attribuer 300F à l'entreprise qui fera les travaux pour la démolition de l'ancienne sacristie, les matériaux de construction récupérés devant servir à la nouvelle sacristie. (pas d'indication où se trouvait l'ancienne sacristie).

 

16 mai 1872

         M. ASTOIN, ex-propriétaire et négociant de Ludes, actuellement domicilié à New-York, États Unis, fait un don de 500F pour être distribué à titre de secours aux indigents de la commune.

         En remerciement, le conseil décide d'envoyer une lettre à M. ASTOIN et que la translation gratuite des cendres de M. ASTOIN fils, inhumé dans l'ancien cimetière, aura lieu avec pompes dans un terrain du nouveau cimetière, concédé gratuitement et à perpétuité.

 

Ci-dessous le monument dédié à la famille ASTOIN.

Le texte gravé sur la colonne est :

A la mémoire de Monsieur Charles Félix ASTOIN, bienfaiteur des pauvres de Ludes, décédé à New-York en 1885. La commune de Ludes reconnaissante.

Ici repose Charles Alphonse ASTOIN, son fils décédé à Ludes le 16 septembre 1839, à l’âge de 3 ans.

 

 

16 mai 1872

         Le Conseil délibère sur le prix des locations des terres de la montagne. - Les tuiliers qui tireront de la terre, 0.25 F le m3 ou sur abonnement annuel pour la somme de 25 F par moule.

- Les tuiliers qui tireront des sables, 0.25 F le m3 ou sur abonnement annuel, 6.25 F par moule.

- Les terres grasses ou glaises, 0.25 F le m3.

- Les pierres à chaux ou meulières, 0.25 F le m3.

- Les sablières de la Gueule du Craon, Grand Marais, La Cendrière, Chêne du Mont, seront louées. Les habitants ne paieront pas un prix supérieur à 0.25 du m3 pour le sable ordinaire et 1 F pour le sable de choix, rouge ou blanc.

 

Dénombrement de la population de 1872. Le secrétaire de mairie a fait seul les démarches au domicile de chaque habitant.

 

18 juillet 1872

         Le conseil décide de construire une salle de classe pour les garçons au fond de la cour de la maison commune pour une somme de 8000 F.

         Le Maire fait connaître qu'une somme de 2010 F a été allouée à la commune pour être répartie entre les habitants de Ludes qui ont été requis de loger l'ennemi lors de son cantonnement dans la commune.

 

1 mars 1873

         Les puits creusés pour extraire la terre glaise afin d'alimenter les tuileries, avaient une ouverture de plus ou moins 1 mètre. La profondeur des puits étaient établis entre 13 et 16 mètres. Les galeries horizontales pouvaient avoir de 12 à 15 mètres de longueur avec un diamètre d'environ 3 mètres suivant l'épaisseur de la couche d'argile.

         La couche de glaise propre à la fabrication des tuiles est de quatre sortes ou natures, appelées ainsi dans la localité :

         1° Chair d'âne : épaisseur de 0,30m à 0,50m

         2° Brune : 0,20m à 0,25 m

         3° Loussiaux : 0,15m à 0,25m

         4° Terre forte ou terre de pipe : 0,60m à 0,85m

D'autres puits avaient des terrains différents.

         1° Calcaire : 3m33

         2° Saine décombre : 1m

         3° Cendrasse : 0,50m

         4° Glaise sablonneuse ou fions : 5m17

 

6 avril 1873

         Décision de raser la mairie qui menace ruine pour en construire une nouvelle avec le logement de l'instituteur, ainsi qu'une salle de classe dans le fond de la cour, et aussi de rehausser l'école des filles d'un étage.

 

11 janvier 1874

         Achat d'une pierre à eau pour le hameau du Craon de Ludes pour une somme de 335 F.

         La pompe à incendie de la commune est vétuste, un des deux pistons est usé. La commune n'ayant pas les moyens d'en acheter une autre (à cause des dettes qu'elle a du fait de l'invasion étrangère), elle demande au préfet une forte indemnité sur les fonds de la caisse centrale des incendiés.

 

9 août 1874

         Suite à la demande adressée à Monsieur le Préfet par Monsieur GARITAN, à l'effet d'obtenir une bourse pour son fils Charles Octave Eugène admis à entrer à l'école normale primaire de Châlons et laquelle doit être revêtue de l'avis du Conseil Municipal, celui-ci vote son accord à l'unanimité.

 

8 décembre 1874

         Nouveau conseil (pas de Maire, Mr. PETIT en fait fonction)

PETIT-ALEXANDRE ; HURE-MOLARD - PERTHOIS Eugène ; DUCHATEL Henri ; CAQUEZ Syllas ; LABEY-CHAUVET ; DEROZIER-GUIDOT ; VIRET Emile ; CANARD-DUCHENE ; ADNET-HURE ; QUENARDEL-BRACQUEMART ; ABELE de MULLER

 

14 février 1875

       La commune lance une souscription auprès de ces habitants pour l'achat d'une nouvelle pompe à incendie. Cette souscription volontaire a rapporté 688,80F.           

  

6 mai 1875

         Dans l'impossibilité ou se trouve un seul garde champêtre de parcourir entièrement tout le territoire, le Conseil  sollicite de Monsieur le Préfet la nomination au titre de garde champêtre suppléant du sieur Jean Marie BARROIS déjà exerçant les fonctions de cantonnier communal.

 

24 mai 1875

         Visite de l'archevêque de Reims à l'occasion de la confirmation.

Le Conseil décide d'élever, au frais de la commune, un arc de triomphe qu'on placera au commencement de la Grande Rue du village vers le nord.

 

14 novembre 1875                

         Le Conseil demande au Préfet de convoquer les électeurs de Ludes afin d'élire 4 membres du Conseil en remplacement de ceux qui n'ont pas accepté le mandat qui leur a été dévolu, soit : Mrs HURE et DEROZIER qui ont donné leur démission écrite et Mrs CANARD et QUENARDEL qui n'ont répondu à aucune des convocations qui, depuis qu'ils ont été élus, leur ont été faites régulièrement.

 

9 avril 1876

         Le Conseil fixe les dépenses et ressources se rattachant aux cours d'adultes de l'hiver 75-76. Un seul cours pour les garçons qui a été fréquenté par 28 élèves, qui a commencé le 15 novembre 1875 pendant 10 heures par semaine et a duré 3 mois. Instituteur : Félix LEMOUSSU.

 

6 août 1876

         La commission départementale accorde à la Fabrique de Ludes une subvention de 100 F sur le fonds commun des amendes de police correctionnelle pour être employée à l'achat d'une portion du mobilier de la sacristie.

 

8 octobre 1876

         Installation des nouveaux élus : BAUDET-LEROY ; Félix JUPIN ; QUENARDEL-BOURGUIGNON ; Léon MONMARTHE

         Election du Maire : PETIT-ALEXANDRE au 2e tour.

         Adjoint : LABEY-CHAUVET au 3e tour.

 

26 mars 1877

         Agrandissement du cimetière (doublement de la surface vers le nord).

 

1877

       Canton de Verzy, certificat d'études primaires.

Sont reçus pour Ludes :

Jean baptiste DERVIN, Léon QUENARDEL, Julie QUENARDEL, Noélie PETIT.

 

4 juin 1877 (Courrier de la Champagne, journal de Reims du 4 juin 1877)

       M. de Barthélémy, conseiller général et président de la délégation scolaire du canton de Verzy, accompagné des membres de la délégation, dont fait partie M. le maire de Ludes et plusieurs membres du conseil municipal et de M. le curé, a donné à Melle Fourché, institutrice à Ludes depuis vingt-six ans, la médaille qui lui a été décernée par le Conseil Général de la Marne.

 

26 juin et 1er juillet 1877 (Courrier de la Champagne, journal de Reims du 9 juillet 1877)

      Un concours de tir à eu lieu dans la commune sous la direction de M. E. Chandelot de Mailly, membre correspondant de la Société de Tir des communes de France.

Résultats :

1er prix : Edouard Abelé de Muller, agriculteur

2e : M. Lemoussu, instituteur

3e : M. Frédéric Beuzart, propriétaire

4e : Henri Abelé de Muller, officier d'artillerie de réserve

5e : M. Louis Foureur, vigneron

6e : M. Duchâtel-Ribaille, propriétaire

7e : M. Ribaille-Huré, propriétaire

8e : M. Léon Monmarthe, propriétaire

 

21 juillet 1877 (Police correctionnelle de Reims - Journal "Echo")

       Marie Marguerite PETIT, femme ADAM, manouvrière, demeurant à Ludes, et Jean Joseph DUCHESNE, vigneron demeurant à Chigny, reconnus coupables d'avoir à différentes reprises à Ludes, commis le délit d'outrage public à la pudeur, s'entendent condamner : la femme Adam à trois mois de prison, et Duchesne à 24 heures de la même peine.

 

23 juillet 1877

       Un habitant de Ludes a écrit au "Progrès de la Marne" pour indiqué que le nommé Pichot, facteur rural du bureau de Rilly-la-Montagne, faisant sa tournée, a trouvé, en sortant de Chigny, un portefeuille contenant 600 fr. en billets de banque, pour 5 à 6.000 fr. valeurs diverses et plusieurs autres papiers. Il s'est empressé de rechercher le propriétaire de ce portefeuille et de le lui rendre.

 

6 août 1877

       Par arrêté de M. le Préfet, Philogène Ernest SAINTIN est admis à suivre les cours de l'école normale primaire de Châlons à partir de la rentrée 1877.

 

23 septembre 1877 (Courrier de la Champagne, journal de Reims)    

        La société de gymnastique l'Ancienne, de Reims, est venue donner une séance à Ludes. La Fanfare du village, conjointement avec la société de gymnastique en formation, est allée recevoir la société à l'entrée du pays. Après quelques compliments chaleureux de part et d'autre, les sociétés se sont rendues chez M. Abelé, qui leur a généreusement offert le vin d'honneur. On s'est rendu ensuite| à l'endroit où étaient disposés les appareils. Les vaillants gymnastes ont fait défiler sous nos yeux charmés, pendant deux heures, tout leurs prodiges d'adresse et de force. Leur bannière, chargée de médailles et d'une couronne noblement conquise, nous était, du reste, un sûr garant de leur beau travail. Les applaudissements bien mérités de la nombreuse foule qui les admirait, ne leur ont pas fait défaut. Le soir, chez M. Abelé, un banquet réunissait l'Ancienne et la nouvelle société.Plusieurs toasts ont été portés, arrosés par le Champagne que M. Abelé sait si bien fabriquer et si gracieusement offrir. En quelques mots bien sentis, M. Abelé a remercié l'Ancienne de sa visite au pays et du concours qu'elle prête aux nouveaux gymnastes. Le chef de l'Ancienne, prenant ensuite la parole, a remercié les jeunes gens de leur bienveillant accueil, et a fait brièvement comprendre aux nouveaux adeptes que la gymnastique, seule, pouvait faire d'un homme débile et sans énergie, un homme fort et vigoureux. Le fondateur, à qui la nouvelle société doit son organisation, a remercié M. Abelé et l'Ancienne qui ont, par leur concours, facilité sa tâche, en mettant sous les yeux de tous les bienfaits de la gymnastique.

 

27 octobre 1877 (Courrier de la Champagne, journal de Reims)

       Sur la demande de Mr E. de Barthélémy, conseiller général, le ministre a accordé trente casques pour les sapeurs-pompiers. 

 

21 janvier 1878

         Election du Maire

         CAQUEZ-MARENDON ; DUCHATEL-RIBAILLE ; Eugène PERTHOIS ; CANARD-DUCHENE ; Edmond QUENARDEL ; Félix JUPIN ; BAUDET-LEROY ; Victor GOUGELET ; Léon MONMARTHE ; Honoré CHEART ; BEUZART-BILLY ; Alexandre PETIT

         Maire : DUCHATEL-RIBAILLE au 1e tour

         Adjoint : CANARD-DUCHENE au 1e tour

 

11 avril  1881

Journal officiel – Débats parlementaires - M. Thomas, rapporteur.

Pétition n° 2694. (Déposée par M. THOMAS député de la Marne) - Les tuiliers-briquetiers du Cran de Ludes, se plaignent de ce que, par une application de la loi du 10 mat 1874, article 7, section 3, l'inspecteur garde mine de la Marne, chargé de la surveillance du travail des femmes et filles mineures dans les travaux souterrains, a formellement interdit l'emploi de ces dernières dans les puits servant à extraire l'argile nécessaire à la fabrication de leurs produits. Ils demandent que les mesures nécessaires soient prises pour remédier, disent-ils, à la fâcheuse situation que crée cette loi à leurs modestes industries et aux ouvriers qui y travaillent.

 

Motifs de la commission. — La situations des pétitionnaires est très digne d'intérêt. Des renseignements établissent d'une façon précise que les ouvriers travaillent en famille dans les puits qui servent à l’extraction de l'argile. Le maire de Ludes affirme qu’aucun accident sérieux n'a jamais été signalés. Les femmes et les enfants qui se livrent à ces travaux pendant deux mois de l'année ne peuvent trouver pendant ce temps aucune autre occupation sérieuse et rémunératrice. En leur imposant l'interdiction absolue de s’y livrer, le garde mine n'a-t-il pas outrepasser la volonté du législateur ? Pour ces divers motifs, la 23e commission propose le renvoi de la pétition à M. le ministre des travaux publics.

 

27 juillet 1882 – Journal : L’Indépendant Rémois

 

François Durot, berger à Ludes, passant vers le soir sur la route de Reims à Louvois, vit à terre une petite boite entr’ouverte qu’il ramassa ; un objet d’orfèvrerie qu’elle contenait s’en était échappé. Il remit le tout entre les mains de M. le maire de Ludes qui le tient à disposition de son propriétaire.

 

7 août 1882 – L’Indépendant Rémois

Craon de Ludes : un vol a été commis dans l’après-midi du 4/8 au domicile de M. Caquez-Sylas. Des malfaiteurs, après avoir escaladé le mur de clôture du jardin, se sont introduits dans la chambre à coucher en brisant un carreau de la croisée pour l’ouvrit. Après avoir fracturé l’armoire, ils ont emporté tout ce qu’ils ont pu de mobilier, chemises d’hommes, vêtements de dame, chaussures, etc… L’arrivée de la maîtresse de la maison les aura sans doute dérangés, car un meuble renfermant d’autres objets précieux n’a pas été touché. Les voleurs sont sortis par la porte du jardin qu’on a trouvé ouverte de l’intérieur.

 

28 septembre 1882 – L’Indépendant Rémois

Comme les années précédentes, et surtout à l’occasion de la fête patronale de Mailly, M. l’instituteur de Ludes, très soigneux de la propagation du tir dans nos campagnes, en vue d’encourager la jeunesse à ces exercices, a organisé un concours de tir à la carabine auquel prirent part non seulement ces jeunes gens, mais encore tous les amateurs de tir de Ludes, Mailly et Chigny.

 

Voici les premiers du classement :

1 Darsonval Victor, Ludes, 260 points

2 Martin Léon, Mailly, 220 pts

3 Monmarthe Ernest, Ludes, 220 pts

4 Bouy Eugène, Mailly, 220 pts

5 Quenardel Marceau, Ludes, 220 pts

6 Chance Gaston, Mailly, 200 pts

7 Delabruyère Eugène, Ludes, 200 pts

8 Labey Ernest, Ludes, 180 pts

9 Prévost Daire, Chigny, 180 pts

10 Perthois Eugène, Ludes, 180 pts

11 Quenardel Léonce, Chigny, 180 pts

 

29 mars 1883 Journal LE SIECLE N° 19265

          Assassinat et suicide – La commune de Ludes (Marne) vient d’être le théâtre d’un drame affreux qui a jeté la population dans la consternation.

 

La dame Adélaïde B … (Jeanne Marie Adélaïde BAHUET, née à Sillery le 18 août 1828, décédée à Ludes le 8 avril 1903) était en instance de séparation de corps avec le sieur Florémond Jorez, son mari. (Eugène Florémond JOREZ, né à Ludes le 29 février 1828, décédé à Ludes le 22 mars 1883) Les premières formalités étaient accomplies, elle s’était retirée chez l’un de ses fils, qui habite la même commune, et les scellés avaient été apposées par le juge de paix. L’inventaire devait être fait le jour même.

 

A cet effet, le juge de paix, accompagné de son greffier, se présente vers neuf heures du matin à la porte ; elle était fermée. Ils se rendirent au domicile du fils et trouvèrent le sieur Jorez causant tranquillement, les mains dans ses poches, avec sa femme.

 

Toutes les personnes présentes se rendirent au domicile des époux. Il faisait froid, on voulut faire du feu ; la femme monta au premier étage pour y chercher une pelle à braises. Son mari y monta derrière elle, et, un instant après les personnes qui étaient en bas entendirent plusieurs coups sourds ; soudain, la femme descendit précipitamment l’escalier saignant abondamment à la tête et criant : « le malheureux ! il m’a tuée » Puis, en courant, elle alla se réfugier chez un voisin. Le juge de paix la suivit : elle avait reçu un coup de révolver au-dessus du nez près de l’œil gauche, le sang coulait abondamment. On lui prodigua les premiers soins en attendant l’arrivée d’un médecin que le maire, prévenu en toute hâte, avait envoyé chercher.

 

Pendant ce temps, le maire, le juge de paix, son greffier et plusieurs personnes accourues montèrent au premier étage et trouvèrent le malheureux Jorez étendu sur le plancher, dans une mare de sang et rendant le dernier soupir. Il avait la tête fracassée de trois balles : deux au front, la troisième à la tempe droite. A côté et à portée de sa main était un révolver qu’il avait acheté tout récemment ; deux coups étaient encore chargés.

 

La balle reçue par la femme est sortie par le nez. M. Gibert, médecin, pense que la blessure n’est pas très grave et que, vu la bonne constitution de cette femme, elle sera promptement guérie.

28 mars 1884 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

 

 

11 avril 1884 – Journal L’Indépendant Rémois

 

LUDES. — Œuvres de patriotes. — Mme veuve Pommery, propriétaire à Chigny et membre de l’Union des femmes de France, vient d’adresser à M. le Maire de Ludes, une lettre remplie des meilleurs sentiments de charité patriotique, dans laquelle elle regrette de n’avoir pas été informée du passage à Chigny de la cavalcade de Ludes, le 30 mars dernier et lui annonçant qu’elle allait remettre la somme de 40 fr. à Mme Delius, présidente de l’Œuvre, au nom des jeunes gens de Ludes qu’elle remercie d’aider ainsi à procurer le bien-être à nos soldats du Tonkin. M. le maire de Ludes a adressé à Mme Pommery les remerciements les plus sincères au nom de toutes les personnes qui ont organisé la cavalcade et qui en ont fait partie. Prochainement, un reliquat de 80 francs environ, sera versé pour la même œuvre ; ce qui, y compris un premier versement de 500 francs, fera un total de 620 francs.

 

9 mai 1884 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Le Maire de Ludes informe le public que, suivant testament en date du 26 janvier 1884, un legs de 5,600 francs a été fait au profit des pauvres de la commune de Ludes par M. Astoin Félix, décédé à New-York (Etats Unis d’Amérique). Les héritiers du dénommé qui auraient des réclamations à présenter sont invités à les adresser à M. le Préfet de la Marne, dans le plus court délai.

 

15 mai 1884 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Chasse prohibée – Malgré quatorze condamnations antérieures pour le même délit, Arsène Petit ne peut se résoudre à ne pas tendre de lacs. Petit ou gros gibier, tout lui est bon, et dans ses tentatives, il est aidé par sa mère qui, elle-même, a déjà subi trois condamnations ; en outre, la femme Malvy, qui a voulu acheter un lièvre à ces braconniers, est inculpée aussi avec eux.

Ils sont condamnés, Petit à quatre mois de prison et 400 frs d’amende, sa mère à deux mois et 50 frs, la femme Malvy à 50 frs d’amende.

 

19 août 1884 – Journal L’Indépendant Rémois

Examen des aspirants au certificat d’études. CANTON DE VERZY

Garçons reçus. — Note très bien : Désiré Laurent, de Villers-Marmery. Jules Cousin, de Thuisv. Albert Collinet, de Chigny. Louis Duchesne, de Chigny. Jules Romagny, de Ludes. Arsène Jacqueminet, de Thuisv. Olivier Baudran, de Mailly. Albert Lefèvre, de Villers Allerand. Georges Robin, de Sillery.

 

Note bien : Paul Philippot, de Verzy. Emile Quatresols, de Ludes. Emile Pelletier, de Verzenay. Achille Clément, de Thuisy. Paul Bongrain.de Verzy. Emile Eveloy, de Villers-aux-Nœuds. Emile Launois, de Ludes. Emile Everling, de Villers Allerand. Alfred Menu, de Rilly-la-Montagne. Georges Langlais, de Villers-aux-Nœuds. Jules Remv, de Villers-Allerand. Raoul Moriset, de Verzenay. Léon Colsenet, de Courmelois. Emile Gomard, de Verzenay. Léon Prompsy, de Villers-Allerand. Adolphe Fagot, de Rilly-la-Montagne. Gaston de Paepe, de Verzenay. Léon Brassart, de Villers-Marmery. Gaston Bouv, de Verzy. Auguste Mignon, de Villers-Allerand. Jules Herbin, de Trépail.

 

Note assez bien : Victor Bettendorf, de Rilly. Paul Bidon, de Puisieulx. Henri Chauvet, de Rilly. Auguste Denizart, de Rilly.

 

Filles reçues. — Note très bien : Eugénie Boquet de Villers-Allerand. Florence François, de Ludes. Eugénie Jossé, de Verzy, école publique. Ida Ponsard, de Viilers-Allerand. Lucie Maupot, de Verzy, école libre.

 

Note bien : Blanche Ledure, de Chigny. Léonie Haumont, de Verzenay. Flora Dumangin, de Ludes. Marie Guérin, de Verzenay. Lucie Arnould, de Verzy, école publique. Augusta Jaloux, de Verzenay. Louise Lecompère, de Thuisy. Herminie Texier, de Verzenay. Jeanne Mobillion, de Villers-aux-Nœuds. Jeanne Parinet. de Villers-Allerand. Berthe Colson, de Verzy, école publique. Louise Lallement, de Verzenay. Léopoldine Beaufort, de Trépail. Lucie Blanchard, de Sillery. Denise Jacqueminet, de Thuizy. Angèle Gobert, de Trépail, Amélina Hautem, de Sept Saulx. Louise Oudard, de Verzy, école libre. Léona Rome, de Verzy, école libre. Berthe Feneuille, de Verzy, école publique. Zélie Remy, de Mailly. Maria Lapinte, de Sept-Saulx.

Note assez bien : Clara Bauchet, de Mailly.

 

27 septembre 1884 – Journal L’Indépendant Rémois

Ludes - Le 25 courant, vers 4 heures du soir, le sieur Adam, âgé de 80 ans environ, s’est volontairement noyé sur la montagne de Ludes on se jetant dans une ancienne carrière remplie d'eau. Il avait manifesté son intention quelques instants auparavant en achetant, chez un débitant du Craon de Ludes, une chopine d’eau de vie qui a été retrouvée vide auprès de lui. On ne peut attribuer ça détermination qu’à la misère.

 

19 octobre 1884 - Journal « L’Indépendant Rémois »

Les raisins de l’année 1884, reconnus par les gourmets de meilleure qualité que ceux de de la fable : « Le Renard et les raisins », sont recherchés quelquefois au grand dommage des propriétaires.

C’est ce qui est arrivé à Ludes. Le 15 octobre dernier, un vigneron possédant une propriété bordant la route départementale de Reims à Epernay, s’est vu insulté et maltraité par des passants qui se permettaient de cueillir du raisin, et même de briser des ceps de vigne.

 

7 novembre 1884 - Journal L’Indépendant Rémois

Ludes. — Mardi, 4 novembre dernier, un regrettable accident est arrivé dans notre commune. M. Labey Paulin conduisait une petite voiture à quatre roues, attelée d’une jument qui prit tout à coup le mors aux dents à l’entrée du village. Pour comble de malheur, les rênes se rompirent et la jument livrée à elle-même, continua sa course d’une rapidité vertigineuse. Arrivé à un tournant une des roues de la voiture monta sur une borne. La voiture fut renversée quelques mètres plus loin. Le conducteur en fut quitte pour la peur. Deux personnes qui l’accompagnaient furent contusionnées. L’une d’elles, assez gravement atteinte, fut transportée dans une maison voisine ou elle reçut les premiers soins, en attendant l’arrivée de M. Flamand, médecin. Le blessé est M. Fossier fils, architecte, qui aurait, nous disait-on hier soir, quatre côtes cassées, et une contusion à la hanche dont les médecins n’ont pu encore reconnaître exactement la gravité. Le cheval n’eut que quelques égratignures.

1885 Melle Marie Ernestine SENDRE, institutrice publique à Ludes

 

1 février 1885 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Un chien enragé paraissant venir de Puisieulx, a parcouru, hier matin, la commune de Ludes et mordu plusieurs chiens du village.

M. Dindin, charcutier, a été assez heureux pour abattre l’animal de deux coups de fusil.

L’autopsie faite par M. Hédin, vétérinaire à Beaumont sur-Vesle a démontré que ce chien était hydrophobe.

Tous les chiens qui ont été attaqués ou soupçonnés de l’être sont abattus et tous les autres consignés pendant 40 jours.

 

28 février 1885 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Le 24 courant, de deux à trois heures du soir, le sieur BARROIS Louis Elie, voiturier au Craon de Ludes, s’est suicidé par asphyxie au moyen d’un réchaud de charbon qu’il avait allumé et placé près de son lit après avoir calfeutré toutes les issues de sa chambre à coucher.

 

Cet homme, âgé d’une soixantaine d’années avait, à plusieurs reprises, manifesté l’intention d’en finir avec la vie, surtout depuis la mort de sa femme survenue en décembre dernier.

 

2 juillet 1885 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Mardi dernier, pendant que toute la population célébrait la fête patronale, le sieur POQUET Elie, ouvrier jardinier, (53 ans) s’est pendu dans son grenier vers 6 heures du soir.

Il n’y avait pas un quart d’heure qu’il avait quitté son beau-père et sa femme avec lesquels il buvait un verre de bière ; celle-ci, montant au grenier pour chercher une chose dont elle avait besoin, le vit accroché sur l’échelle ; elle appela les voisins qui coupèrent la corde et lui prodiguèrent les soins qu’on donne en pareil cas, mais il ne fut pas possible de le rappeler à la vie.

On attribue sa détermination à des contrariétés de famille qui datent depuis plusieurs années déjà.

 

8 septembre 1885 – Journal « L’Indépendant Rémois »

L’Union, société de gymnastique de Ludes, vient d’avoir un beau succès au concours de Trouville. Elle a remporté, en 3° division : 1er prix de mouvements d’ensemble avec et sans appareils, félicitations du jury ; 2e prix aux appareils et sauts ; 3e prix de course.

L’Union luttait contre 15 sociétés importantes, entre autres celles de Granville, Caen, Le Havre, Louviers, etc.

 

16 septembre 1885 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Les habitants de la commune de Ludes ont fait parvenir à M. le préfet une pétition signée par 157 chefs de familles sur 200 environs, dont 3 conseillers et les plus notables. Cette pétition a pour effet de demander que la commission d’hygiène départementale oblige les conseillers municipaux de cette commune à supprimer un gué infect, situé dans le bas du village, qui ne reçoit que les immondices, les chiens et chats morts de tout le pays. Ce qui a été aussi la principale cause de la présence du choléra à Ludes en 1854, où 6 % des habitants sont morts en quelques semaines.

 

1 décembre 1885 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Ludes. — Samedi à 10 h. 1/2 du matin, M. le Dr Gallois, maire de Rilly la-Montagne, conseiller général et président de la délégation cantonale, accompagné de MM. Tanazacq, Quenardel, Viéville et Duchâtel, maire de Ludes, délégués cantonaux, de M. l’adjoint et de MM. les conseillers municipaux, réunis à cet effet, se sont rendus à l’école des filles pour remettre à la digne institutrice, Mlle E. Sendre, la médaille d’argent qui lui a été décernée par M. le ministre de l’instruction publique. Tous ces messieurs ont été très satisfaits de constater la parfaite tenue de cette classe modèle qui ne compte plus ses succès dans tous les examens et les concours. En remettant à Mlle Sendre la médaille, M. le Dr Gallois lui a adressé l’allocution suivante : Mademoiselle, Que vous dirai-je encore que je ne vous ai dit déjà ! Nous avons le plaisir, je ne crois pas trop m’avancer en disant que c’en est un pour vous, je suis sûr que c’en est un pour nous, de nous retrouver en face l’un de l’autre, une médaille à la main, à peu près tous les ans ; cette médaille que vous recevez, que nous vous transmettons de la part de M. le ministre de l’instruction publique, prouve mieux que toutes les paroles combien vous êtes dévouée à la noble tâche de l’enseignement, combien chacun sait apprécier ce dévouement continu et sans bornes que nous citons comme modèle à celles qui veulent vous imiter. Il ne faut pas, mademoiselle, que ce dévouement se lasse, qu’il s’endorme sur ses lauriers, il faut - les lauriers en appellent d’autres - qu’il se continue en s’accentuant, en réglant sa marche sur celle des succès, des récompenses qu’il obtient. Vous vous êtes vouée à l’éducation des jeunes filles, faisant d’elles votre famille ; il faut pour suivre cette éducation jusqu’au bout, c'est à-dire la faire telle qu’elle puisse suivre vos élèves lorsqu’elles vous auront quittée, telle que les graines que vous semez dans leur esprit, dans leur cœur puissent y germer, y pousser, y grandir et enfin y fructifier même lorsque vous ne serez plus auprès d’elles pour les réchauffer de votre amour ; il faut que vous les dressiez pour le combat de la vie, que vous les prépariez à devenir des femmes, que vous leur fassiez aimer la patrie, la France, la République, ce gouvernement qu’elle s’est librement donné, qu’elle entend conserver pour le meilleur profit de son peuple. Parmi les grands noms de notre histoire, les noms de Jeanne d’Arc, de Jeanne Hachette, de Catherine de Médicis, de Mme de Sévigné ne sont pas au dernier rang ; ils vous montrent, mes chers enfants, que par leur courage, leurs talents, leur savoir, les femmes ne le cèdent en rien aux hommes, qu’il y a eu, qu’il peut y avoir encore de grandes Françaises, comme il y a eu, comme il y aura encore de grands Français. Ne l’oubliez pas. Etudiez la donc avec soin, demandez à votre chère maîtresse de vous l’apprendre, de vous l’expliquer cette histoire où nos pères ont joué un si grand rôle ; pénétrez-vous de leur esprit, appréciez comme ils le méritent les bienfaits de cette grande Révolution française qui nous a fait ce que nous sommes, des hommes libres, des femmes instruites, laborieuses, des citoyens égaux en droits. C’est par son étude attentive, approfondie, raisonnée, par la pratique de la morale civique qui en découle que vous reconnaîtrez, vous, enfants, tous les efforts, tous les sacrifices que la République, la fille de la Révolution, fait pour vous élever jusqu’à elle, vous, mademoiselle, le juste tribut que l’Etat accorde à votre mérite, dans l’espérance bien légitime que vous continuerez, même au-delà de l’école, à être son interprète auprès de vos élèves ; ce n’est pas en ayant peur du diable, c’est en ayant peur de soi-même, c’est en fortifiant sa conscience, en y croyant, que l’on est véritablement instruit et vertueux. Voilà, mademoiselle, ce que cette médaille enseigne : en vous la remettant, nous savons qu’elle est en bonnes mains et que son éclat ne se ternira pas.

 

Mlle Sendre, très émue, a répondu qu’elle était bien heureuse de la distinction dont elle était l’objet et très reconnaissante de la récompense que lui a accordée M. le ministre de l’instruction publique. Qu’elle continuerait l’œuvre d’instruction et d’éducation qu’elle a entreprise pour faite des jeunes filles qui lui sont confiées des femmes sérieuses, instruites, aimant bien leur famille et leur patrie. Elle termine en remerciant M. le ministre, tous ses supérieurs, la délégation cantonale, la municipalité et toute la population de Ludes de 1’estime et de l’intérêt qu’on lui porte, assurant de nouveau qu’elle fera tout son possible pour accomplir consciencieusement sa mission. M. Gallois, s'adressant alors une élève de la classe, la jeune Lucie Devaucelle, s’est exprimé ainsi : Mlle Devaucelle, grâce à votre travail, grâce à la bonne direction que lui a donnée votre chère maîtresse, vous avez eu l'honneur d’être venue la première à l’examen du certificat d’études pour le canton de Verzy. C’est un honneur non seulement pour vous, mais aussi pour votre école, pour sa maîtresse. Le Conseil général, en considération de ce succès, vous a décerné le prix départementa1 ; je suis bien heureux de pouvoir vous le remettre moi-même en son nom, en y joignant nos félicitations les plus sincères, en vous engageant — ce que vous ne pouvez manquer de faire — à persévérer dans cette bonne ligne de conduite et à vous rendre de plus digne de la récompense que vous venez d’obtenir.

 

La jeune fille lui a répondu :

 

Je vous remercie, monsieur, je remercie également le Conseil général, qui a bien voulu récompenser mes efforts par de si beaux prix. Mais je n'oublie pas que c’est aux leçons de Mademoiselle que je dois mes succès, et je lui en offre ma reconnaissance. Messieurs, mes petites compagnes m’ont chargée de vous assurer de tout le plaisir que nous causent vos visites, surtout lorsqu’elles ont pour but de récompenser la maîtresse que nous chérissons. Nous continuerons à profiter de ses bonnes leçons ; nous réaliserons ainsi l’espoir de M le Ministre de l’instruction publique, le vôtre aussi messieurs, en préparant sur les bancs de 1’école une génération forte, instruite, toute dévouée à la France.

 

Après quoi tous les assistants adressèrent de nouvelles félicitations à la maîtresse et aux élèves, pour lesquelles cette imposante cérémonie sera un nouveau sujet d’émulation et d’encouragement.

 

18 décembre 1885 – Journal “L’Indépendant Rémois”

Une intéressante fête animait Ludes dimanche. « L’Union », société gymnique de cette commune donnait sa séance annuelle à ses membres honoraires, avec le concours d’une section de pupilles de la « Gauloise », et de celui de la Fanfare municipale de Ludes. Malgré la pluie et la boue, musiciens et gymnastes défilent d’un pas allègre dans les rues du village pour se rendre au local de « l’Union » ou a lieu la fête. Ce local, vaste cellier commode et bien aménagé, dont la Société doit la jouissance à l’obligeance de M. Luling, est décoré avec goût, de drapeaux et d’écussons. Les couronnes et médailles obtenues par « l’Union » réunies en un glorieux trophée, témoignent de la vaillance des gymnastes et de la persévérance de leurs chefs. Les pupilles ont l’honneur du premier numéro du programme : la section présentée par un pupille moniteur, exécute d’une façon très satisfaisante, une série de mouvements sans engins assez compliqués. Quand le jeune moniteur aura pris l’habitude du commandement, quand la section aura quelques mois d’étude de plus, les pupilles de « l’Union » pourront, sans crainte, se mesurer aux meilleures sections similaires. Les exercices en section et libres aux appareils, permettent aux spectateurs d’apprécier l’excellence de la méthode pratiquée par Mrs. Labbey, les instigateurs de la gymnastique dans la commune de Ludes. Gymnastes et pupilles présentent des exercices variés et intéressants exécutés avec une correction irréprochable. Notons surtout le travail aux arçons et les doubles barres parallèles. Les mouvements d’ensemble sans engins et ceux avec fusils qui ont valu à « l’Union » un si beau succès au concours de Trouville, complètent dignement un programme bien rempli. Nous adressons nos vives félicitations aux hommes dévoués qui savent maintenir à ce niveau leur Société. A l’issue de la séance, quelques flûtes de champagne sont vidées en l’honneur des musiciens qui, sous la direction de M. Charlier, ont été d’une obligeance infatigable. M. Ernest Labbey, président de « l’Union », porte un toast à M. Luling, ainsi qu’à M. le président de la Fanfare. M. Paulin Labbey remercie la « Gauloise » de son bienveillant concours et porte un toast à son président. Celui-ci répond en affirmant la profonde sympathie de la « Gauloise » pour sa sœur de Ludes et remercie « l’Union » de son cordial accueil. L’heure du dîner approche, gymnastes de « l’Union » et de la « Gauloise » vont fraternellement rompre le pain qu’on se promet naturellement d’arroser de quelques bouteilles de vin du cru.

 

1886 Travaux de l’Académie nationale de Reims

LUDES : on y remarque, sur la place contiguë à l’église, une croix en bois de grande dimension, adossée à la devanture d’une maison. Un calice est placé sous les pieds du Christ, et les insignes de la Passion sont sculptées en relief sur les trois faces. On lit au bas en lettres capitales cette sentence morale :

Consider ycy pécheur un Dieu en croix mort pour toy.

ADORAMUS

L’inscription commémorative est placée sur les côtés, formant 24 lignes très étroites que nous groupons ici :

A la gloire de Dieu, posé par Jean Billy l’ainé et Jeanne Houre sa femme, Jean et Nicolas Billy, Marie Thérèse Jupin et Marie Claude Prévost leurs femmes, Elisabeth Billy sa femme, le 15 mars 1754.

 

20 février 1886 – Journal L’Indépendant Rémois

Ludes. — Un braconnier émérite qui a donné maintes preuves de ce dont il est capable et a déjà subi au moins une douzaine de condamnations, a été rencontré dans les vignes, à un kilomètre environ du village, par le sieur Waflard, garde-chasse de M. A. Luling, porteur d’un panier qu'il tenait à son bras. Le garde, qui connaît le Sire depuis longtemps, et pour cause, lui enjoignit de lui faire voir ce que contenait son panier. Sur son refus, il le somma de se rendre avec lui chez M. le maire, mais le braconnier s’y refusa ; se couchant par terre et déclarant qu’il n’irait pas, puis se relevant aussitôt, il partit. Le garde, qui lui emboîtait le pas, l’arrêta à l’entrée du village avec l’aide d’un individu qui se trouvait là. Ils visitèrent le panier qui contenait un lièvre magnifique ; mais ce ne fut pas sans peine, le braconnier fit résistance, mordant le garde à la main et proférant forces menaces contre lui. Procès-verbal a été dressé et envoyé à M. le Procureur de la République. Le lièvre sera vendu au profit du Bureau de bienfaisance de la commune. Avis au gourmet auquel il était destiné.

 

26 mai 1886 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Le conseil municipal de Ludes a voté dans sa dernière séance une somme de 50 fr. pour l’Institut Pasteur. Une liste de souscription va être mise en circulation et présentée aux habitants pour concourir à cette œuvre humanitaire.

Un bureau télégraphique municipal fonctionne à Ludes depuis le 10 avril dernier.

 

20 août 1886

         Débit des sources alimentant la commune :

     - L’Envie : 32 l/mn

     - Les Vauzelles : 19 l/mn

Le réservoir des Vauzelles (situé de l’autre côté du stand de tir) à un volume de 100 m³.

 

26 août 1886 – Journal « L’Indépendant Rémois »

L’orage qui s’est abattu lundi vers sept heures du soir sur le terroir de Ludes a détruit au moins les deux tiers de la récolte sur environ 60 hectares de vignes. Le sol est jonché des débris de feuilles de grains de raisins brisés par la grêle. La récolte des champs a peu souffert ; du reste elle est presque terminée.

 

3 mars 1887 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Dimanche 27 février, se tenait à Ludes une réunion dont le but était d’arriver à la fondation d’une société de secours mutuels, essai déjà tenté, mais qui n’avait pu aboutir faute de renseignements et d’éléments nécessaires. M. Lelièvre, qui s’était mis à la disposition des promoteurs de l’idée, a été présenté à l’assemblée par M. Duchàtel, maire de Ludes, qui avait pris place à l’estrade avec l’adjoint et quelques conseillers municipaux et les membres du comité provisoire.

 

Dans un langage clair et concis M. Lelièvre a démontré les bienfaits produits par les associations et en particulier par celles qui ont pour but d’atténuer les tristes effets de la maladie chez les travailleurs ; il expose les différents systèmes de sociétés de secours mutuels, et cite des exemples pris à Reims et ailleurs où des résultats étonnants sont obtenus par de faibles efforts individuels ; la plus grande richesse de l’ouvrier c’est sa santé, c’est en profitant de cet état qu’il faut faire la part de la maladie qui peut survenir. A tous les points de vue, l’établissement d'une société de prévoyance contre la maladie est une nécessité ; au point de vue moral, car elle donne confiance à l'ouvrier qui sent qu’il sera secouru à temps ; au point de vue matériel, puisqu’une faible somme permet de faire face à des dépenses qui épuiseraient toutes ses ressources. L’homme ne doit pas seul se faire inscrire dans la société ; la femme, peut être encore plus que l’homme, doit y trouver sa place, car tout périclite dans la maison quand elle est malheureusement prise par la maladie. Avec la femme, l’enfant aussi doit être assuré, car la mère la plus dévouée peut hésiter à aller chercher le médecin quand elle songe aux dépenses que cela occasionne, mais elle n’hésitera pas en présence du droit qu’elle a acquis par sou admission dans une société de prévoyance. A Ludes, la fondation d'une société de secours mutuels, admettant des sociétaires des villages voisins, pourrait avoir pour effet d’attirer un médecin, dont la localité est dépourvue. Il n’y a pas à hésiter à faire partie d'une société de secours mutuels, pas plus que l'on hésite à s’assurer contre l’incendie ; il ne faut pas s’effaroucher du mot secours qui ne tardera pas à disparaître du langage mutualiste ; il n’y a pas de secours, il y a une indemnité due en vertu d’une prime versée, il y a un droit acquis.

 

M. Lelièvre a mis aux voix la question de principe ; elle a été votée à l’unanimité, et la mission a été donnée aux initiateurs de cette réunion d’élaborer des statuts et de les présenter à une réunion convoquée ultérieurement. Nous ne pouvons terminer ce compte rendu écourté sans remercier M. le Maire, son adjoint, les membres du Conseil municipal, M. Diadin, qui avait mis gracieusement sa salle à la disposition des promoteurs. Est-il nécessaire d’ajouter que M. Lelièvre a reçu l’accueil le plus cordial et le plus sympathique, et que nous ne saurions trop le remercier de l’aide qu’il nous a apportée dans notre entreprise ?

Le Comité provisoire.

 

12 mars 1887 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Ludes. — Mardi, vers 5 heures du soir, un inconnu, paraissant âgé de 65 à 70 ans, taille lm70 environ, chauve, ayant seulement une bordure de cheveux châtain foncé, très proprement vêtu, rasé depuis deux jours au plus et habillé d’un veston presque neuf en drap gris foncé quadrillé, pantalon en drap noir, chemise blanche sans marque particulière, tricot de coton cachou, gilet en drap gris, caleçon tricot blanc, bas de laine groseille ou rouge déteint, bottines à caoutchouc en assez bon état, casquette en drap noir, foulard gris à bords noirs, mouchoir de poche à petits carreaux rouges, porteur d’un couteau de poche, d’une tabatière queue de rat et d’une somme de 4 fr.50, d’un billet de tramway du faubourg Saint Thomas à Fléchambault a été trouvé pendu à un arbre au bord de la forêt de Ludes. Il avait été vu la veille dans la commune où il avait dit qu’il allait voir un cousin, nommé Léon, qui habite une petite commune voisine. Une enquête est ouverte par la municipalité pour arriver à constater l’identité de cet individu.

 

16 juin 1887 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

Ludes. — Notre correspondant nous écrit : Lundi, vers la fin de la journée, le sieur Baulieu Claude Alexandre, 66 ans, maçon, était monté à son grenier, au bord de l’escalier duquel il avait placé une échelle, pour visiter un nid de moineaux qu’il surveillait ; il perdit l’équilibre et, en tombant, se cassa la colonne vertébrale. La mort fut instantanée. Sa femme, en rentrant des vignes le soir, le trouva mort au bas de l’escalier. Le décès fut constaté aussitôt par M. Flamant, médecin à Rilly.

 

 

18 juillet 1887 – Journal L’Indépendant Rémois

La société de gymnastique et de tir l’Union de Ludes, terminait dimanche 10 juillet son concours public de tir à l’arme nationale à 200 mètres. La proclamation des résultats et la distribution des récompenses a eu lieu à la mairie, sous la présidence de M. Duchâtel, maire.

 

21 septembre 1887 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Le sieur Jardret (Amédée), célibataire, âgé de 36 ans, vivait seul, enfermé dans sa maison depuis plusieurs mois, n’ayant de rapports qu’avec un pauvre idiot qu’il appelait par sa fenêtre pour faire ses commissions consistant surtout à aller lui chercher de l’eau-de-vie. Ses voisins ne l’ayant pas vu ni entendu depuis samedi s’empressèrent de prévenir ses parents et, avec eux, de se rendre compte de la cause de son absence. Ils pénétrèrent dans son logement et le trouvèrent étendu sur le sol de sa cuisine. Il était mort. M. le maire, prévenu, s’y rendit aussitôt, accompagné de M. le docteur Lacoste, de Rilly la Montagne, qui a constaté que la mort a été déterminée par l’abus des boissons alcooliques.

 

6 février 1888 – Journal L’Indépendant Rémois

Ludes. — Hier dimanche, le conseil municipal, qui vient d’être complété, était réuni pour nommer un maire en remplacement de M. Duchâtel, démissionnaire. M. Canard, adjoint, a été élu par 8 voix sur 10 votants ; deux membres de l’assemblée étaient absents. A la suite de cette élection, la nomination d’un nouvel adjoint devenait nécessaire ; M. Eugène Perthois a été élu par 9 voix.

 

29 août 1888         Foire à Ludes

 

16 avril 1890 – Journal L’Indépendant Rémois

Tramways à vapeur de la banlieue de Reims.

Le conseil municipal de Ludes a voté par 8 voix sur 11 l’acceptation de la proposition d’étude d’une variante passant par Ludes et Mailly, et en s’engageant à payer la part des frais lui incombant pour cette étude.

 

5 avril 1891

Journal « Le Petit Parisien »

Ludes (Marne), 8 avril. L'hiver dernier, le nommé Charles Saint-Dizier, âgé de trente ans, avait été condamné à quinze jours de prison pour braconnage. Il accusait le sieur Ernest Maus, âgé de soixante-cinq ans, demeurant au Craon de Ludes, de l'avoir dénoncé et d'être cause de cette condamnation. Aussi le braconnier avait-il voué une haine féroce au vieillard. L'autre soir, le sieur Maus était venu à Ludes pour acheter du tabac. A son retour, il fut assailli sur la route par Saint-Dizier qui, armé d'un coup-de-poing américain, le frappa avec une violence inouïe. Le vieillard se mit à crier « Au secours » et tomba baigné dans son sang. Il avait reçu de profondes blessures au crâne, à la figure et sur le corps. Le docteur Gilbert, de Rilly, qui le soigne, ne peut répondre de ses jours. L'auteur de cette agression a été mis en état d'arrestation et conduit à la Maison d'arrêt de Reims.

 

7 juin 1891 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Pendant la nuit de vendredi à samedi, vers dix heures, un incendie a détruit le bâtiment d’habitation de la petite ferme de Rome, située sur la route de Reims à Louvois, entre le fort de Montbré et la ferme des Monts-Fournois. Cette ferme, appartenant à M. le docteur Thomas, était habitée par son vigneron et sa famille, composée de sa femme et de six enfants, qui n’ont eu que juste le temps de pouvoir sortir de la maison, sans rien sauver. La perte, couverte par deux assurances à la Nationale et au Soleil, est évaluée à environ 5,000 fr. La malveillance ne semble pas étrangère à ce sinistre.

 

26 juillet 1891 – Journal « Le Petit Troyen »

Nogent sur Seine : La gendarmerie a arrêté, pour vagabondage et mendicité, les nommés Louis Gougelet, 25 ans, cultivateur, né à Ludes (Marne), et Charles-Joseph Fournier, 20 ans, manouvrier, né à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise).

Gougelet Louis Ernest, 25 ans, né à Ludes (Marne), avec son petit pécule, pouvait vivre tranquillement ; mais il eut la nostalgie des voyages, il voulut s’expatrier en Amérique. Pour cela, il se rendit à Paris et obtint, moyennant 160 francs, un passage sur un paquebot de la Compagnie Transatlantique. Il fit si bien qu’il manqua le départ et comme sa place était restée inoccupée, la Compagnie ne lui rendit que 80 francs sur les 160. Gougelet continua à jouir des délices de la capitale et lorsqu’il fut endetté et sans le sou, il se mit à vagabonder sous prétexte de chercher du travail.

Les gendarmes de Nogent l’ont arrêté mercredi sur la route, dans le plus complet dénuement. Ils lui ont donné un gîte à la prison.

 

8 septembre 1891 – Journal « L’Indépendant Rémois »

L’orage de jeudi a causé des dégâts considérables sur les territoires de Chigny, de Rilly et de Ludes. Les vignes sont littéralement hachées. Une grande quantité de carreaux ont été cassés par la grêle dans les communes de Chigny et de Ludes.

 

9 novembre 1891 - Journal « L’Indépendant Rémois »

Vendredi, à onze heures du matin, dans une coupe de bois des bois de Ludes appartenant à M. Henri Depaul, on a trouvé le corps inanimé du nommé André-Arthur Marandon, bûcheron, âgé de 56 ans et habitant à La Neuville, écart de Louvois.

M. le docteur Loche, de Rilly-la-Montagne, qui avait été appelé aussitôt, n’a pu que constater le décès, décès dû à la rupture d’un anévrisme.

 

19 décembre 1891 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Le cadavre de la route de Ludes. Le parquet de Reims a fait procéder à l’autopsie du cadavre trouvé dimanche matin entre la ferme des Monts-Fournois et le fort de Montbré. L’examen du médecin a permis de constater que la victime avait été écrasée par la roue d’une voiture. Avant d’enterrer ce malheureux dont on ignorait le nom, on fit sa photographie afin de faciliter les recherches.

 

22 décembre 1891

 

Pierre Dorestan QUENARDEL, aubergiste au Craon de Ludes.

 

 


22 août 1892


          La société mixte de tir de Ludes est autorisée.


         32 sociétaires civils.


         Le club prend ensuite le nom de "Union de Ludes".


         Le premier stand fut construit en 1896.

 

23 septembre 1892 est décédé, dans sa 83e année, M. le chanoine Lecointre, de Reims.

 

Né à Chamery en 1809, M. Lecointre fut successivement prêtre à partir de 1834, vicaire de Rethel, curé de Floing, vicaire de Notre-Dame, curé de Ludes, doyen de Château-Porcien. Il fut nommé chanoine titulaire en 1881.

 

1 novembre 1892 – Journal « L’Indépendant Rémois »

La société mixte de tir qui vient de se former à Ludes, sous les auspices du 46° régiment territorial d’infanterie, organise pour ses débuts un concours de tir réduit à 25 mètres qui commence aujourd’hui et se continuera chaque dimanche jusqu’à une époque qui sera fixée dans peu de temps. Le tir aura lieu dans la salle Denogent, à Ludes. Prix de la série de 4 balles, munitions Goupillat comprises, 0fr50.

 

En 1893, dans les tuileries et briqueteries de Ludes, le temps de travail journalier était de 10h pour les enfants et de 11h pour les femmes et les hommes. La journée commençait à 5 ou 6 h du matin suivant les entreprises, avec une pose de 8h à 8h30 et de 12H à 14h, et se terminait à18h ou 19h.

 

1893

         Inventaire pour calculer la rentabilité du C.B.R.

         120 chevaux, 105 bœufs ou vaches, 25 veaux, 105 porcs, 2200 moutons. 500 tonnes de houille consommées pour usages domestiques, 1500 tonnes de houilles consommées par la commune, 10 tonnes de charbon de bois.

Production de la commune :

         Blé et seigle           3000 quintaux

         Orge                     700 qx       

         Avoine                   7000 qx

         Pomme de terre     2000 qx

         Betterave               6000 qx

         Foin et fourrage     35000 qx

Transport :

         1200 m3 de pierre

         100 tonnes de bois

         400 tonnes de tuiles

         500 tonnes de briques

Société Luling, Walbaum et Goulden, commerce de vin de Champagne.

Matières à l'entrée :

         Vin                        1300 tonnes        

         Matériel                 100 tonnes

         Bouteille vide         1200 tonnes

         Futaille                  250 tonnes

Principales importations dans la commune :

         Epicerie (café, riz, sucre, sel, salaison, légumes secs, etc…)        150 tonnes

         Vins, spiritueux, bière      8000 hectolitres du midi

         Farine                             100 tonnes d'Epernay

         Fer et métaux                  30 tonnes de Reims

         Fumiers                          1500 tonnes de Paris

         Engrais chimiques           100 tonnes de Reims

         Echalas                           400 tonnes de Charente et de Limoges

 

25 mai 1893 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

Le jeune Annequin Emile, 12 ans, demeurant à Ville-en-Selve, a été victime d’un terrible accident dans une carrière du Craon de Ludes. Un bloc de pierre, s’étant détaché, a écrasé le pauvre enfant. Son cadavre a été ramené chez son père à Ville-en-Selve.

 

22 décembre 1893 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Le tramway de Reims à Verzy. La pétition suivante a été adressée par le plus grand nombre des propriétaires fonciers de Ludes à M. le préfet de la Marne, le 1er décembre 1893 : Les soussignés, propriétaires à Ludes, arrondissement de Reims (Marne), Vu le projet de tracé du tramway à vapeur de Verzy à Cormicy, indiqué par piquets sur leur terroir, ont l'honneur d’exposer à l’administration compétente que le parcours entre Ludes et Mailly est rendu beaucoup trop long par les courbes accentuées qu’il décrit ; qu’il couperait ainsi une très grande quantité de parcelles. La construction, au lieu d’être économique, serait au contraire très onéreuse : grande surface de terrains (terres et vignes) à acquérir ; coupures trop petites à reprendre par l’administration ; frais d’expropriation, etc. D’ailleurs, le terroir de Ludes, seul, serait maltraité ainsi, puis que Mailly, Verzenay et Verzy ne consentent au tracé qu’en sacrifiant leurs terrains de moindre valeur ; nos propriétés méritent autant d’égards que celles de nos voisins. En conséquence, les soussignés demandent une nouvelle étude du tracé sur leur terroir. La ligne, suivant par exemple le chemin de grande communication n° 26, entre le village et le bois de la Perthe, conserverait la gare au même endroit et aboutirait au même point vers Mailly ; il suffirait, d’accord avec l'administration vicinale, d’adoucir la pente actuelle de la route par un remblai peu important dans les parties les plus basses ; le terrain est très solide; la route y gagnerait ; la longueur serait de beaucoup raccourcie ; la dépense du terrassement serait plus que couverte par celle du tracé actuel. Ce terrassement, d’ailleurs, serait beaucoup moins important que ceux de Verzenay par le haut du village. Ils espèrent qu’en raison des lourdes charges qui vont peser sur eux du fait de cette construction, l’administration voudra bien accueillir favorablement leur demande.

 

Ludes, le 19 novembre 1893. (Suivent les signatures de sept conseillers municipaux et de cinquante-trois propriétaires fonciers de la commune.)

 

3 juillet 1894 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

Dimanche, vers huit heures du soir, la nommée Martelet, âgée de 30 ans, marchande ambulante, demeurant à Epernay, de passage à Ludes, était descendue dans une auberge dont elle ignore le nom quand, dit-elle, vers dix heures du soir, plusieurs individus qui se trouvaient dans cet établissement l’ont entraînée de force dans différents quartiers du pays pour la violer et lui ont volé des marchandises pour environ 10 francs. Elle a été invitée à porter plainte à la gendarmerie.

 

9 septembre 1894

Journal "L'Argus"

Incendies volontaires. — Les nommés Callay, père et fils, ont comparu le 19 juillet, devant la cour d'assises de la Marne, sous l'inculpation d'avoir à plusieurs reprises, dans un but de vengeance, allumé des incendies dans les bois de la commune de Ludes. L'acte d'accusation est ainsi conçu : dans le courant de l'année 1893 de nombreux incendies se déclaraient dans les bois de la commune de Ludes, ou des environs. A deux reprises, la femme Dervin, demeurant au Craon de Ludes, avait vu le jeune Callay, âgé de quinze ans, demeurant au même endroit, mettre le feu : une première fois, en avril 1893, dans un bois appartenant à la commune de Ludes. (Effrayé par les cris du témoin, Callay avait lui-même éteint le feu avec le pied) Une seconde fois, le mois suivant, dans un bois appartenant au sieur Caqué ; le feu s'était éteint de lui-même, à raison de l'humidité des matières enflammées.

 

Le sieur Dervin avait été également témoin de ce second incendie.

 

Les dégâts n'ayant pas eu d'importance, les époux Dervin, quoique convaincus que Callay était l'auteur des autres incendies gardèrent le silence, craignant une vengeance.

 

Les 6 et 7 mai 1894, dans la soirée, des incendies éclataient dans les bois de la commune de Ludes. Le 9 mai, il en éclatait deux, l'un vers midi, l'autre vers 8 heures du soir.

Activés par le vent, ces derniers incendies durèrent plusieurs heures et causèrent des dégâts importants.

Celle fois, la femme Dervin ne put se contenir et dénonça Callay au maire de Ludes.

Elle l'avait vu sortir quelques instants avant ces incendies et rentrer peu après.

Un sieur Leriche l'avait vu mettre le feu le 7 mai.

Callay, arrêté le 10 mai, fit des aveux. Il reconnut être 1'auteur de tous les incendies, mais il accusa son père de l'avoir poussé à les allumer.

Celui-ci ayant opposé des dénégations, le jeune Callay rétracta ses accusations à l'égard de son père, mais la culpabilité des deux accusés ne peut être mise en doute. En décembre 1893, Callay père avait dit à la femme Dervin : « Le maire n'a pas voulu faire rentrer mon fils à l'Hôtel-Dieu, il me paiera cela et la commune s'en souviendra ».

Le feu se manifestait presque chaque fois non loin de la carrière ou les deux accusés travaillaient ensemble.

Tous deux arrivaient toujours les premiers sur le lieu du sinistre, espérant ainsi prévenir les soupçons.

Depuis leur arrestation commune, aucun incendie n'a plus éclaté.

Les accusés n'ont pas d'antécédents judiciaires.

Le jury a rendu un verdict négatif pour Callay père, qui est acquitté, et affirmatif sans circonstances atténuantes, pour Callay fils, qui est condamné à être enfermé pendant dix ans dans une maison de correction.

 

12 janvier 1895 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Une belle et imposante cérémonie a eu lieu récemment à Ludes : une médaille d’argent décernée par M. le ministre de l’instruction publique a été remise à M. Demain, instituteur.

La remise de la médaille a été faite par M. Gallois, conseiller général. Plusieurs conseillers municipaux assistaient à la cérémonie ainsi que Mlle l’institutrice et les jeunes filles sous sa direction.

 

21 avril 1895

         Le conseil de fabrique prendra les dispositions pour règlementer les devoirs et droits des sonneurs de l'église de Ludes.

         Ils devront être reconnus "prudents habiles" et sonner les dimanches et fêtes, les saluts du carême, du mois de Marie, du St Sacrement, du Sacré-Cœur, les baptêmes, mariages et enterrements différemment selon les 3 classes, le lendemain de la fête patronale, le jour de la fête des morts, le jour de l'an, l'épiphanie, de Pâques, de l'Ascension, de la Pentecôte, de la fête Dieu, du Sacré-Cœur de Jésus, de St Jean Baptiste, de St Pierre, St Paul, de l'Assomption de la Vierge, la Toussaint, à l'immaculée conception, de Noël, première communion, confirmation, sans oublier les messes de confrérie. Le montant de leur rémunération variait de 0,75 F à 4,50 f.

 

         La grosse cloche était sous les ordres du Sacristain Paul Lefort qui se voyait mis à contribution également en cas d'incendie. La moyenne et la petite répondaient aux jeux du carillonneur par un système à pied, relié aux marteaux de celles-ci par des cordelettes et des anneaux. Parfois notre grand maître sonneur de Ludes, Georges Poquet n'hésitait pas à ajouter un son supplémentaire à sa composition au moyen d'un maillet de bois.

 

         Ce dernier donnait volontiers de superbes concerts éclectiques et variés, pour les oreilles averties. La façon dont il jouait, était pour les curieux venus l'admirer, un vrai spectacle... surtout pour les baptêmes, mariages et fêtes. Il répétait souvent en semaine, le temps de midi et le soir. Il se hissait tout en haut du clocher, affrontait l'air vif bien souvent et le froid de temps à autre. Il en redescendait toujours ruisselant de sueur, et ses tympans étaient chaque fois soumis à rude épreuve. Double carillonnage, voir pendant près d'une heure lors du défilé du 14 juillet.

 

         Vers 1908, les habitants des communes voisines nous enviaient de posséder un tel carillonneur, sans cesse à la recherche de nouveautés et de sons supplémentaires,                              

       Lors de la signature de l'armistice de 1918, Marcel Jupin, Paul Lefort, accompagnés d'un groupe d'amis, munis d'une grosse bougie de 40 cm de haut, montèrent au clocher, bravant froid et vent, jurèrent de carillonner tant que la bougie se consumerait. Ce qui fut fait ...

           Mademoiselle Cécile Saguet venait officier 3 fois par jour sur la petite cloche pour l'Angélus (8 h, 13 h, 8 h)

 

1896

         Loi du 2 mai 1855 : taxe municipale sur les chiens.

1ère catégorie : chiens d'agrément ou servant à la chasse : 6 Frs

2ème catégorie : chien d'aveugle, et tous ceux non compris dans la première catégorie : 1F50

         1896 : 75 chiens dont 59 de 1ère catégorie.

         1893 : 87 chiens dont 72 de 1ère catégorie.

         1890 : 77 chiens dont 70 de 1ère catégorie.

         1887 : 71 chiens dont 62 de 1ère catégorie.

 

16 mars 1896

         Ouverture de la ligne CBR Reims-Ludes

 

17 mars 1896 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

De Reims à Ludes en tramway.

 

Depuis lundi, 6 heures 52 du matin, le tronçon Reims-Ludes des tramways de la banlieue de Reims, est livré à la circulation des voyageurs. Nous avons voulu, en dehors de toute convocation officielle, faire ce petit voyage, afin de pouvoir renseigner exactement nos lecteurs sur le nouveau mode de locomotion maintenant à leur disposition. A onze heures du matin, c’est-à-dire au passage du second train montant, de la journée, nous étions à la station de Reims-Promenades, en face la gare de l’Est. Beaucoup de curieux nous avaient précédé. Dans le petit chalet vitré qui sert de salle d’attente, des ouvriers peintres vernissent les boiseries ; au milieu d’eux une dame tient un petit drapeau rouge roulé à la hampe. Cet emblème, particulier aux révolutionnaires et aux agents de chemins de fer, nous fait supposer que la dame en question est la « cheffesse » de station. Nous lui demandons un billet pour Ludes, mais elle nous apprend que l’on n’en délivre pas aux stations. Le voyageur n’a qu’à monter en wagon, et là un receveur passe et lui délivre le coupon pour le parcours à effectuer. Pendant le trajet un contrôleur vérifie les tickets, qu’il faut avoir soin de ne pas arracher avant d’être arrivé. Muni de ces renseignements, nous attendons l’heure du départ. Le petit train arrive. La machine habillée de la tête aux pieds, d’une chemise de tôle verte, remorque trois élégants wagons de seconde. Plusieurs voyageurs y ont déjà pris place à la station de la rue Jacquart. Nous montons. La locomotive lance un cri déchirant de sirène de navire, le train s’ébranle, nous voilà partis. L’allure est réglementairement modérée, dix kilomètres à l’heure à peu près. En voyant arriver le train, les passants s’arrêtent. Chaque fois que nous allons dépasser une rue perpendiculaire ou arriver à un tournant de la ligne, la locomotive jette son cri strident. A part le choc produit par l’écrasement de quelques petits cailloux que les gamins ou les pieds des chevaux font rouler sur les rails et que la locomotive brise sans inconvénient, on ne ressent aucune trépidation incommode, les voitures sont bien suspendues, le roulement excellent et le fameux mouvement de lacet si commun sur les lignes du Nord surtout, presqu’imperceptible. Au pont de la rue de Vesle, halte ; des voyageurs descendent, d’autres montent. Après le pont de Fléchambault, dont on franchit l’abrupte rampe en courbe raccourcie, avec la plus grande facilité, nouvel arrêt, nouvel échange de voyageurs, autre attroupement de curieux. Nous repartons en suivant le faubourg Fléchambault que nous abandonnons bientôt pour prendre le chemin de Cormontreuil où nous ne tardons pas à franchir le petit ponceau de pierre qui a remplacé le vieux pont de bois bien connu des lycéens d’autrefois, qui l’avaient baptisé « le pont d’Arcole » à cause de son peu de largeur et de ses garde-fous de bois vermoulu. Nous n’avons plus de maisons ni à droite ni à gauche, la machine fume, nous allons beaucoup plus vite qu’en ville. Nous dépassons la chaussée des bains, le bâtiment de la source, duquel semble sortir un colossal serpent noir, s’allongeant lourdement en l’air sur une série de chevalets, pour aller cacher sa tête sous le toit en abat-jour d’une tour large et basse à peine achevée. C’est le tuyau d’amenée des eaux qui relie le trop fameux puits de captation de l’entreprise Barrée avec les généreux et inépuisables bassins de la source. Nous voici aux premières maisons de Cormontreuil ; nous quittons le chemin, traversons une belle avenue d’ormes, quelques champs, laissons une partie du village à droite, et ne tardons pas à entrer dans une rue longue et assez large, qui nous mène à l’autre extrémité de la commune vers Taissy. Le train s’arrête. On crie : Cormontreuil ! Cormontreuil ! Devant nous, une maison est en construction. Ça sera la gare quand elle sera finie. En attendant, en face, il y a déjà un « café de la Gare ». Naturellement ! Une gare à Cormontreuil ! Qui eût cru cela ? Enfin, il y en aura une, le limonadier d’en face l’affirme, ainsi que les agents de la Compagnie, qui sont fort bien habillés. Les receveurs sont vêtus d'un pantalon, d’un veston et d’une casquette en drap gris bleuté ; le pantalon est passepoilé de rouge, le veston est à boutons d’or avec une hongroise en galon noir sur chaque manche et une soutache noire dans le dos ; au collet, en guise de grenade, le numéro matricule de l’employé qui est répété sur le devant de la casquette avec les lettres en cuivre C. B. R. (Chemin de fer de la Banlieue de Reims.) Le contrôleur a les mêmes vêtements que les receveurs, mais en drap noir, avec des feuilles de laurier en or à sa casquette et un galon plat en or à chaque manche. Tous ces agents sont très polis, mais très stricts sur les règlements ; c’est, du reste, leur consigne. En quittant Cormontreuil la voie court gaiement sur le côté gauche de la petite route de Taissy, qu’elle quitte aux premières maisons de cette riante commune pour traverser les champs à droite et aller après son arrêt à la halte, entièrement terminée celle-là, rattraper un chemin de traverse qui va à Puisieulx. Une halte est bâtie à environ deux cents mètres du village, le train s’y arrête poliment, laisse quelques voyageurs et repart. La ligne fait un brusque à droite, gagne la route ferrée de Puisieulx à Ludes, la suit fidèlement pendant environ quatre kilomètres, puis l'abandonne sournoisement aux premières maisons de ce village qu’elle laisse à gauche pour se précipiter à travers champs et aller ramper amoureusement aux pieds d’un coteau chargé de vignes, qu’elle abandonne un instant pour se rendre par une courbe gracieuse et commode jusqu’à la halte bâtie sur la route de Mailly à Ludes, à cent mètres à peine de ce village. Ludes ! crie-t-on, Ludes ! Tout le monde descend. Nous sommes encore une quinzaine de voyageurs ; nous descendons et nous cherchons un buffet pour déjeuner ; heureusement, on nous indique à cinq minutes de la gare, sur la place du village, l’hôtel Saint Jean, où nous déjeunons fort bien et à bon marché. Après une petite excursion dans le village, où l'on respire déjà l’odeur printanière des bois voisins, nous reprenons le train à 2 heures 15 minutes et rentrons à Reims une heure après, enchanté de notre excursion que nous aurions voulu rendre plus longue, mais qui a été suffisante pour nous permettre de dire aux Rémois en peine de leur temps le dimanche ou même en semaine : Prenez le train de banlieue et allez respirer le grand air, c’est le meilleur des apéritifs.     E. Arlot.

 

4 avril 1896

         Ouverture de la ligne CBR Ludes-Verzy.

 

14 mai 1896 - Journal « L’Indépendant Rémois »

 

Vendredi matin, une petite fille d’une douzaine d’année, Marie Lecourt, en puisant de l’eau pour arroser, est tombée dans un bassin d’eau croupie qui se trouvait dans le jardin de M. Dumatras. Au bout d’un certain temps, la domestique de M. Dumatras, qui travaillait dans le jardin, ne voyant plus la fillette, l’appela, et comme elle ne répondait pas, elle eut l’idée de s’approcher de la pièce d’eau.

A la surface flottait l’arrosoir de la fillette, dont les cheveux blonds émergeaient au milieu des herbes. La domestique appela au secours et se mit en devoir de retirer de l’eau le corps de l’enfant, à l’aide d’un sarcloir dont elle venait justement de se servir.

Un voisin, M. Romagny, vint bientôt à son aide, à eux deux ils attirèrent sur le bord la petite Marie Lecourt et lui prodiguèrent tous les soins, tandis qu’on allait chercher un médecin. Hélas il était trop tard, on ne put que constater le décès.

 

(Zoé Augustine Lecourt, née à Rosnay 51, le 27/03/1884, fille de Jean Marie Firmin Lecourt et de Mélanie Constance Martinet)

 

7 juin 1896 - Journal « L’Indépendant Rémois »

La femme Beaulieu, née Julie-Amélie-Rose Grand, est complaisante avec les vieillards de la commune de Ludes : elle fait tout ce que leur suggèrent leurs séniles caprices et puis après, quand ils ne lui donnent pas ce qu’elle désire, elle prend chez eux ce qui lui convient : dix francs, cent francs, peu lui chaud. Elle fera deux mois de prison.

 

21 juin 1896 – Publicité sur le journal « L’Indépendant Rémois »

 

 

28 août 1896 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Dimanche dernier, la commune de Ludes était en fête. M. Denogent, propriétaire de l’hôtel Saint Jean, désirant offrir aux habitants de Ludes un agréable divertissement, avait organisé une fête de gymnastique et de musique dont l’ensemble a été fort réussi, bien que le soleil n’ait pas voulu se montrer. L’excellente Société la Gauloise et la vaillante Société de trompettes les Enfants de Mailly, prêtaient à cette fête leur gracieux concours ; à ces deux Sociétés s’étaient jointes la Fanfare de Ludes et la Société de tir et gymnastique l’Union.

 

M. Ernest Labey, président de l’Union, en quelques paroles aimables, leur a souhaité la bienvenue ; puis ensuite, aux sons d’un pas redoublé exécuté par la fanfare de Ludes et par les Enfants de Mailly, les quatre sociétés se sont rendues à l’hôtel Saint-Jean où une très cordiale réception leur a été faite. Après le défilé, devant un public nombreux dans lequel on remarquait bon nombre de spectateurs des pays voisins, les « Gaulois » ont exécuté un programme choisi qui a soulevé de chaleureux bravos, et a fait naître chez beaucoup le regret de ne plus posséder à Ludes une société de gymnastique. Parmi les membres de la Gauloise, qui tous méritent des éloges, nous citerons particulièrement MM. Piesvaux, Eloire, Watier, dont le travail à la barre fixe et du cheval a été admirable. Pendant toute la séance, les trompettes de Mailly, sous la direction de M. Gaston Chance, ont alterné avec la fanfare de Ludes. Sur la proposition de M. Robert, vice-président actif de la Gauloise, une quête pour la bibliothèque scolaire des écoles de Ludes a été faite par les charmantes cantinières de la Gauloise et des Enfants de Mailly. Elle a produit une somme do 11fr.20, laquelle a été remise entre les mains de l’instituteur, qui a remercié les Sociétés de leur bonne intention. Après la séance, réunion à l’hôtel Saint Jean où la Marseillaise a été exécutée par la fanfare de Ludes ; ensuite, M. le secrétaire de la Gauloise, remplaçant le président actif, empêché, a, dans un discours improvisé, remercié toutes les Sociétés présentes. Les Enfants de Mailly ont joué le morceau qui leur a valu le prix d'honneur au concours de Soissons, aux applaudissements de tous ; la Marseillaise, redemandée, a été exécutée à nouveau par la fanfare de Ludes. Puis, les membres des Sociétés ont choqué leurs verres, et la journée s’est terminée par un bal fort animé, qui a duré jusqu’à une heure avancée de la nuit. Nous ne terminerons pas sans remercier toutes les Sociétés qui ont prêté si gracieusement leur concours, et nous adressons à toutes nos sincères félicitations. 

 

29 mai 1897 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

Une arrestation qui rappelle dans une certaine mesure celle du fameux Petit condamné il y a quelques années par la cour d’assises de la Marne, aux travaux forcés à perpétuité, pour vols et tentative de meurtre, a été opérée il y a deux jours dans les bois de Ludes. C’est le maréchal des logis Lombal, de Reims, qui, précisément, avait plusieurs fois dirigé les recherches faites pour retrouver le criminel dont nous venons de parler, qui a encore dirigé celles qui viennent d’aboutir à l’arrestation d’un homonyme du précédent. Cet individu nommé Arsène Petit, âgé de 39 ans, manouvrier, né à Ludes, déjà condamné plus de vingt fois par les tribunaux correctionnels, était devenu, depuis un certain temps, la terreur des environ de Ludes. A chaque instant, on signalait des vols commis par lui, mais on ne pouvait l’arrêter, car chaque fois Petit disparaissait sans laisser de traces. La forêt disait où était son refuge. Des gendarmes étaient venus, des battues avaient été organisées, mais jamais on n’avait pu même l’apercevoir. Mercredi dernier, trois gendarmes, commandés par le maréchal des logis Lombal, arrivèrent à Ludes. Guidés par le garde champêtre, ils se dirigèrent vers la forêt où, en se divisant, ils commencèrent leurs recherches. Bientôt le gendarme Winckler et M. Lombal, guidés par des traces de souliers fraîchement faites dans un sentier, découvrirent dans un fourré une hutte couverte de terre et habilement dissimulée sous les feuilles, un feu brûlait à côté, des pommes de terre étaient préparées pour la cuisson et divers mauvais ustensiles de cuisine et outils épars auprès du foyer indiquaient clairement que l’habitant de ce campement avait dû le quitter précipitamment, effrayé sans doute par l’approche des gendarmes qu’il avait dû voir arriver.

 

Cet habitant était probablement Petit. Convaincus qu’il n'avait point encore déjeuné et que la faim le ramènerait à son foyer, les deux gendarmes se dissimulèrent dans les buissons, à huit ou dix mètres de chaque côté de la hutte et attendirent. Il était six heures du matin. Pendant près de trois heures, ils restèrent ainsi accroupis sans rien entendre. Pourtant, vers neuf heures, un léger craquement se produisit dans les branches et Petit émergeant avec précaution d’un buisson voisin, regarda aux environs avant de se hasarder davantage. Comme on n’avait rien dérangé autour de sa hutte et que rien n’indiquait la présence des gendarmes, Petit les crut partis et arriva près de son feu éteint. A ce moment, les gendarmes, sortant de leurs cachettes, s’élancèrent sur lui. Il prit la fuite, mais au bout de vingt ou trente pas, rejoint par le gendarme Winckler, il s’avoua vaincu et ne fit plus aucune résistance. Ramené à Ludes, où on a fait une ovation aux gendarmes, le malfaiteur a été immédiatement conduit à Reims, où il attend en prison le sort que lui feront les juges.

 

1898 Achat de la partie basse du cimetière.

 

19 février 1898

Société mixte de tir « Union de Ludes ».

Présidents d'honneur : MM. le lieutenant-colonel Collet et A. Lannes de Montebello, député ;

Président : M. E. Labey;

Vice-Président : M. R. Jorez;

Secrétaire : M. E. Jacquelain ;

Trésorier : M. E. Forget ;

Directeur du tir : M. J. Guenardel;

Membres du Comité : MM. Delabruyère, F. Quatresols, G. Varnet, V. Peinoche, P. Hicks, A. Henry.

 

30 septembre 1898 – Journal « L’Indépendant Rémois »

 

M. Nicolas-Emile-Marcel BARONNET, instituteur à Belval-sous-Châtillon, est nommé à Ludes, en remplacement de M. Demain, décédé.

 

15 octobre 1898 – Journal « l’Indépendant Rémois »

Le service téléphonique de la montagne de Reims vient d’être complété par la mise en activité du réseau de Rilly-la-Montagne, Mailly, Chigny, Ludes, Ambonnay et Trépail.

 

16 octobre 1898 – Journal « L’Indépendant Rémois »

LUDES. — Incendie. — Hier, vers dix heures et demie du soir, un incendie s’est déclaré chez M. Henry Saintin, boulanger. En moins d’une demi-heure, tout le bâtiment, sauf quelques petites annexes, était la proie des flammes. Les ouvriers de la maison Walbaum, qui sortaient à ce moment de l’établissement, furent les premiers à établir les secours. Les autorités de la commune s’étaient aussitôt rendues sur le lieu du sinistre afin d'organiser les secours que la population de Ludes s’était vivement empressée d'offrir. Outre les deux pompes de Ludes on y remarquait celles de Chigny, Rilly, Mailly. Le bâtiment est, paraît-il, assuré pour 10.000francs et les approvisionnements jour 24.000 fr.

 

20 juin 1899 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Comme nous l’avions annoncé, la course à pied que le coureur Alfred Drumelle devait faire, dimanche, entra Ludes et Reims, a eu lieu à l’heure indiquée.

M. Drumelle est parti de Ludes en même temps que le tramway de banlieue, c’est-à-dire à 3h33, et est arrivé à Reims 3 minutes avant le train, ce qui représentait une course de 57 minutes. Ensuite, sans prendre aucun repos, il a effectué plusieurs fois le tour de la place de la République, soit un parcours de 3 kilomètres.

 

1900

          Une des nombreuses entreprises qui étaient installées à Ludes

23 juin 1900 – Journal « La Croix de Reims »

 

Jeudi 21 juin, une femme âgée de 60 ans, nommée Delabruyère, ne jouissant pas de toutes ses facultés, a mis fin à ses jours en se jetant dans un puits. Un puisatier de Reims descendit au fond du puits et remonta le cadavre de cette malheureuse femme. (Après vérification, il s’agit de Juliette Marie Jeanne NOIR, épouse de Delabruyère Eugène Armand, âgée de 31 ans.)

 

6 juillet 1901 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Vendredi matin, vers six heures, on a retiré d’un ruisseau dépendant des propriétés de M. Heidsieck à Ludes, le cadavre de Mlle Noélie Petit, directrice de l’école maternelle de cette commune.

Mlle Petit avait disparue de son domicile depuis samedi dernier. On ignore si on se trouve en présence d’un accident ou d’un suicide.

Mlle PETIT Louise Zélia, dite Noélie, âgée de trente six ans, est probablement décédée le 29 juin.

 

3 juillet 1902 – Le Petit Journal

Hier soir, huit personnes se baignaient dans la Vesle, à Puisieulx, au lieu-dit le Moulin de Couroux. Tout à coup l'un des nageurs, M. Georges-Albert Saguet, poussa un cri et subitement disparut sous l'eau. Son beau-frère, M. Henri Marc Jean Coquot, se porta aussitôt à son secours, mais à peine était-il par venu à l'endroit où son parent venait de disparaître, qu'entraîné lui-même par la force du courant, il coula à pic. Les témoins du drame organisèrent aussitôt les secours, mais malgré tous leurs efforts il se passa quelques minutes avant que les deux corps fussent découverts et ramenés sur la berge. Tous les soins furent inutiles. Mme Saguet, qui avait assisté impuissante à la mort de son mari et de son frère, n'a pu ramener que deux cadavres à Ludes où elle demeure.

 

14 juillet 1902 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Découverte d’un cadavre : le cadavre d’une dame Gabriel, disparue depuis plusieurs jours, a été retrouvée hier, vers cinq heures, dans les bois de Ludes. Le corps était en complète décomposition. La gendarmerie s’est rendue aussitôt sur les lieux pour procéder aux constatations légales. (Après recherche, il s’agit de Joséphine Octavie PETIT, épouse de GABRIEL Henri Gustave, âgée de 55 ans.)

 

21 juillet 1902 (Journal « Le Petit Troyen »)

Le 18 juillet 1902, un affreux accident s’est produit en gare de Ludes, sur le chemin de fer de banlieue, de Reims à Verzy et Ambonnay. Un bébé de vingt-deux mois, fille du chef de gare de Ludes, a été littéralement broyée par un train de voyageurs.

Cette malheureuse enfant, nommée Suzanne-Louise VALLÉ, jouait devant l’hôtel situé en face de la station lorsqu’arriva le train n°4, à 8h56. Quand le train reprit sa route, on entendit un cri déchirant poussé par Louise Vallé.

On se précipita à son secours. Malheureusement on ne pouvait plus éviter l’horrible drame. La locomotive et quatre wagons passèrent sur le corps de l’enfant.

 

1 octobre 1902 – Journal « L’Indépendant Rémois »

La municipalité, toujours désireuse du progrès et soucieuse de l’intérêt des habitants, vient de décider la création, à partir du 5 octobre prochain, d’un marché hebdomadaire d’approvisionnement qui se tiendra chaque dimanche, de 8 heures du matin à 2 heures du soir, sur la place de la République, en face de la Mairie. La vente sera interdite sur les autres places et dans les rues pendant toute la durée du marché. Aucun droit de place ne sera perçu.

Les commerçants de la région sont invités à s’y présenter et sont assurés d’être bien accueillis par la population.

 

11 octobre 1902 - Journal « L’Indépendant Rémois »

Vendredi matin, M. Mathias Walter, 47 ans, domestique chez M. Louis Sohet, propriétaire à Ludes, en descendant à la cave, perdit pied et roula au bas des marches. M. Mathias, qui s’était luxé le coude gauche, a été amené à l’Hôtel-Dieu de Reims et admis salle Saint-Bernard.

 

23 décembre 1904 (Le Journal)

Une affaire mystérieuse vient de mettre en émoi le village de Ludes.

Ces jours derniers, avait lieu à Ludes une réunion de famille, provoquée par les frères ROMAGNY, domiciliés dans cette commune. Deux ou trois jours plus tard, l’un des frères Romagny, auparavant très bien portant, tombait subitement malade et mourrait. Ce brusque décès défraya les conversations des habitants de la commune, et la rumeur circula que le défunt avait bien pu succomber aux coups et blessures qui lui auraient été portés par certains membres de sa famille, au cours de leur réunion, où s’étaient discutés des intérêts communs.

Une dénonciation anonyme parvint à la gendarmerie. Celle-ci ouvrit une enquête et entendit le maire de Ludes, qui déclara que le médecin, ayant délivré un permis d’inhumer, il avait pensé que Romagny avait succombé aux suites d’une maladie.

Par ordre du juge d’instruction, le cadavre a été exhumé, et le docteur Chevy, médecin légiste, en a fait l’autopsie. Pendant ce temps, M. Rosenfeld a procédé à l’interrogatoire de nombreux témoins.

 

26 février 1905

            Assemblée générale constitutive du Syndicat Agricole et Viticole de Ludes

Font partie du Syndicat les personnes qui adhèrent aux présents statuts et qui auront qualité de :

1° Propriétaires habitant Ludes ou ailleurs, faisant valoir des fonds ruraux sur le terroir de Ludes, soit par eux-mêmes, soit par serviteurs, fermiers ou métayers ;

2° Régisseurs, fermiers, colons et métayers préposés à l’exploitation de ces mêmes fonds ruraux ;

3° Serviteurs et ouvriers employés à l’exploitation desdits fonds ;

4° Et généralement toutes personnes exerçant une profession connexe à celle d’agriculteur et de propriétaire rural, et concourant à l’établissement des mêmes produits. Les femmes capables de contracter et remplissant l’une des conditions professionnelles indiquées ci-dessus, pourront faire partie du Syndicat et jouir de tous ses avantages.

 

Pour devenir Membre titulaire du Syndicat, à compter du 15 mars 1905, tout postulant devra être présenté par deux membres titulaires et être admis par la Chambre syndicale ou Conseil d’Administration à la majorité des Membres présents.

 

Composition du Conseil d’Administration

            Président                      Jules BAUDET

            Vice-Président              Félix LÉPOLARD

            Secrétaire                     A. GROJEAN

            Trésorier                      A. DÉROBERT

            Membres                      DERVIN-JUPIN

                                                Ernest QUENARDEL

                                                Edmond MONMARTHE

                                                Eugène DELABRUYÈRE

                                                Alfred CANARD

 

28 octobre 1905 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Un vol de choux a été commis au préjudice de M. PETIT Georges, cultivateur. Un individu, soupçonné de ce vol, a été interrogé par la gendarmerie. Le préjudice causé à M. Petit est estimé par lui à 4 fr.

 

24 juin 1906 (Journal Le Petit Troyen)

Mardi, vers 4 heures du matin, M. QUATRESOLS Emile, vigneron à Ludes, allait travailler aux vignes, quand il fut prévenu par un cultivateur de Mailly qu’un individu ne donnant plus signe de vie se trouvait étendu dans un champs, lieudit La Perthe. M. Quatresols se rendit à l’endroit indiqué et constat que l’individu était mort.

D’après l’examen du médecin, le malheureux aurait succombé à une affection organique aggravée par la misère physiologique. L’identité du défunt a pu être établie. C’est un nommé Jacques-Nicolas LONGIS, âgé de 63 ans, sans profession ni domicile connus, né à Neuville Day dans les Ardennes.

 

27 octobre 1906 (Journal La Lanterne)

          Une bande de cambrioleurs a dévalisé l’église de Ludes, et a enlevé des ornements sacerdotaux, des vases et des troncs. C’est la troisième église cambriolée depuis trois jours.

 

9 juin 1907     Journal « L’Indépendant Rémois » 

Décès à Ludes dans son domicile de Alphonse Ernest CLIGNET, 71 ans.

Ernest CLIGNET, ancien conseiller municipal sous les municipalités progressistes, ancien juge au tribunal de commerce, ancien commerçant et un des fondateurs de l’« Indépendant Rémois ».

 

21, 22 et 23 août 1907 : Concours de charrues vigneronnes en Bourgogne. (Bulletin du syndicat de la côte dijonnaise de janvier 1908)

 

Charrues interceps, 1er prix M. ROYER, constructeur à Ludes.

 

 

 

 

Ce type de charrues appelé Passe-partout a été inventé par M. Henri ROYER, viticulteur à Ludes (Marne), et il a figuré en 1908 au concours général agricole de Paris. Le Passe-partout (fig.4) se compose essentiellement d’un large soc de rasette S, de forme triangulaire en V ouvert, monté sur un pied cylindrique réuni au bâti d’une houe vigneronne par l’intermédiaire d’une boîte à colliers renfermant un ressort à boudin R. Le soc peut tourner autour de son pied formant axe vertical en tendant le ressort et il est ramené à sa première position par la détente du ressort.

 

9 avril 1908 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Un satyre à Ludes : après le satyre de Gueux, il nous faut signaler une affaire à peu près analogue à Ludes. Un nommé D…, de Reims, âgé de 49 ans, a été mis en état d’arrestation dans notre ville, hier, sous l’inculpation d’attentat à la pudeur sur une petite fille de Ludes.

 

26 août 1908 – Journal « La Tribune de l’Aube »

Suicide : dans la matinée de dimanche, on a trouvé, dans une mare d’eau appartenant à M. Germain, boulanger à Ludes, le cadavre d’un nommé Malot, journalier, âgé d’une quarantaine d’années. Avant d’exécuter son projet de suicide, le désespéré s’était lié les mains avec une lanière de cuir. Une enquête est ouverte.

 

29 novembre 1908 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Une affaire de contrefaçon – Le tribunal a entendu les plaidoiries dans une poursuite en contrefaçon intentée à MM. Henry Royer de Ludes, et Jean Dechery, de Fismes, inventeurs d’une charrue interceps, par M. Comment, de Dijon, propriétaire du brevet d’une autre charrue interceps.

M. Comment prétend que MM. Royer et Dechery ont copié son brevet qui indique l’emploi du ressort à lames et du ressort à boudin.

Me Raymond Garnier, du barreau de Dijon, soutenait les intérêts de M. Comment, et Me Brissart se présentait pour MM. Royer et Dechery. Les deux avocats se sont mis d’accord pour demander une triple expertise contradictoire et demander au tribunal de désigner un expert auquel s’adjoindront MM. Chappaz, professeur départemental d’agriculture, et Arnould, ingénieur à Paris.

Le tribunal a fait droit à cette demande.

 

12 décembre 1908 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Les cloches des établissements hospitaliers de Reims

L’Hôpital Général occupe depuis 1766, les bâtiments du Collège des Jésuites supprimé en 1762, et il conserve, dans l’étage campanaire surmonté d’une flèche au-dessus de l'entrée principale, deux cloches de son ancienne destination. On leur a adjoint, en 1858, une troisième cloche provenant du carillon de la Cathédrale, avec une quatrième fondue cette même année à Paris. La plus forte cloche n’a que 0m50 de diamètre, elle a été fondue en 1674 et nommée par Nicolas Fillette et Françoise Cauchon, seigneurs de Ludes : Deo opt. max. me Nicolao Franciscam nominarunt pii ac nobiles conjuges Nicolaus Fillette et Francisca Cauchon DD. de Ludes, anno 1674. — Une élégante bordure de fleurs de lis et de roses garnit le sommet ; sur la panse se détache le chiffre des Jésuites dans une gloire, avec les clous de la Passion au-dessous et autour : S. Rect. coll. Remen. Societ. lesu. Pas de nom du fondeur.

 

9 février 1909 (Journal Le Petit Troyen)

          Vendredi dernier, un ouvrier, M. Philogène COLAS, âgé de 65 ans, était occupé à extraire de l’argile d’un puits situé près du Craon de Ludes. Il était environ trois heures et demie de l’après-midi quand M. Colas remonta à la surface. Un ouvrier tournait le moulinet auquel s’enroulait la corde à laquelle était suspendu le puisatier. Il arrivait à l’orifice du puits, quand la corde se rompit.

La chute fut terrible ; le malheureux ouvrier, tombant au fond du puits, profond de vingt mètres environ, se brisa la colonne vertébrale. Tous les soins furent inutiles, car la mort avait été instantanée.

 

20 février 1909 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Dans sa séance du 15 février, le Conseil Municipal de Ludes, a, par huit voix, décidé le principe de la création d’un bureau de facteur-receveur des postes à Ludes, sous la condition expresse que les frais de toute nature qui incomberont par la suite à la commune : location et aménagement de l’immeuble, contribution de la commune au traitement du facteur, de la personne chargée de le suppléer, courrier-convoyeur, etc…, ne dépasseront pas le chiffre de la contribution payée pour le service actuel de la recette auxiliaire, soit au total 500 francs. M. le Maire a fait remarquer que la commune pourrait même réaliser, selon les circonstances, une économie de 150 francs par an.

Acceptons ces prévisions optimistes quoiqu’invraisemblables et attendons, pour juger nos édiles, le vote des subventions.

En attendant, et puisque notre municipalité est en gésine d’améliorations, ne pourrait-elle faire exécuter une décision mainte et mainte fois prise par toutes les municipalités précédentes et jamais appliquée, à savoir : la création d’abris pour les sabots des enfants fréquentant les écoles de jeunes filles, et la mise à la hauteur de la main des enfants des porte-manteaux qui sont actuellement inaccessibles.

 

28 février 1909 – Journal « L’Indépendant Rémois »

MORT RE FROID. L'identité est établie. Dans notre numéro d’hier, nous avons dit qu’entre la commune de Ludes et la ferme Saint-Jean, au lieudit les « Quatre Arbres », on avait retrouvé, étendu sur le sol, le corps d’un homme ne donnant plus signe de vie. Le malheureux avait succombé à une congestion occasionnée par le froid. A la suite d’une enquête, la gendarmerie de Reims vient d’établir son identité. C’est un nommé Noël Charles-Honoré, âgé de soixante-six ans, originaire de Courcelles-Sapicourt, qui vivait de mendicité. Il était en possession, au moment de son décès, d’une somme de cinquante centimes. Son corps a été ramené à Ludes, où aura lieu 1’inhumation.

 

24 mai 1909

Décès à Ludes de l'abbé Henri TRÉZAUNE

 

11 septembre 1909 – Journal « L’Indépendant Rémois »

        Une cantine scolaire ayant pour but de servir (pendant les vendanges et la houerie) un repas chaud aux enfants des écoles est en formation à Ludes, sous le patronage de M. le Maire et de MM. les membres de la Municipalité. L'accueil favorable réservé à la collecte fructueuse, recueillie dans la commune, ainsi que 1’empressement de la population, démontrent 1’approbation de chacun pour cette bonne œuvre.

 

        MM. Walbaum. Luling, Goulden, de la maison Heidsieck et C°, toujours humanitaires et toujours prêts à favoriser le bien, ont offert spontanément cent francs. Que ces messieurs reçoivent ici les remerciements de tous. L’élan donné sera certainement complété par d’autres généreux donateurs. Toute notre reconnaissance à ces bienfaiteurs et félicitations aux promoteurs.

 

11 novembre 1909

Commerçants et industriels habitant le haut du village :

      -       COLLIN-JUPIN, boulanger

      -       WALBAUM-LULING-GOULDEN, négociant en vins de Champagne

      -       FAMILISTERE Rémois

      -       ROZE-BRISSON, Café du Centre

      -       CANARD-DUCHENE fils, négociant en vins de Champagne

      -       COMPTOIRS FRANÇAIS

      -       LABET-CHAUVET fils, négociant en vins

      -       ROMEGIALLI-DEZAUTEZ, peintre en bâtiment

      -       VELLY BARBICHON, boulanger

      -       NOEL HUBERT, Café de la Fraternité

      -       LAURENT CHARLES, Café de la Liberté

      -       GERMAIN Henri, négociant en vins de Champagne

      -       JOREZ RENAULT, menuisier

      -       QUENARDEL-VAUTROT, menuisier-caissier

      -       CAPPE Clément, marchant boucher

 

27 Novembre 1909 - Journal « L’Indépendant Rémois »

        Sainte-Catherine. - Jeudi, les demoiselles de Ludes ont fêté Sainte-Catherine par une grand’messe chantée à dix heures et demie ; à l’issue de la messe, elles avaient organisé un banquet réunissant environ une quarantaine de demoiselles de Ludes, au domicile de l’une d’elles, Mlle Drapier. Le service était fait par quelques dévouées mères de famille. Le menu était des mieux composés.

       Toutes nos félicitations à Mme Arthur, femme d’un de nos plus sympathiques conseillers municipaux, qui avait offert gracieusement son concours pour la cuisine et le service. Le champagne avait été offert par les maisons Derobert, Delabruyère, François, Bicheron et Noël, etc. Au dessert, plusieurs jeunes filles ont chanté une cantate à Jeanne d’Arc, qui fut très applaudie. Le soir, à sept heures, dans la grande salle de M. Collin, les demoiselles ont offert un bal aux jeunes gens de Ludes. La plus franche gaité n’a cessé de régner toute la soirée. Chacun s’est payé de la danse et le bal ne prit fin que fort avant dans la nuit ; on s’est quitté à regret, on se donnant rendez-vous à Saint-Nicolas.

 

12 août 1910 – Accident mortel à Ludes – Journal « L’Indépendant Rémois »

          Un terrible accident vient de jeter la consternation dans la commune. M. Quatresols Emile, âgé de 38 ans, charretier au service de Mme veuve Monmarthe-Lepitre, rentrait dans la cour de sa patronne avec une charrette lourdement chargée de bouteilles. En tournant, il prit sans doute un peu court et les deux chevaux de flèche ayant rabattu trop brusquement, le malheureux charretier fut serré entre le timon de la voiture et la porte cochère. Il fit un tour sur lui-même et eut la poitrine broyée. Il prononça encore quelques paroles : « C’est fini, je suis perdu », fit quelques pas et tomba sur le sol. Relevée par les témoins de cet horrible accident, la victime fut transportée chez Mme Monmarthe, mais tous les soins furent inutiles, la mort avait accompli son œuvre.

          M. Quatresols laisse une veuve et deux enfants. Le défunt remplissait les fonctions de sous-chef à la fanfare Le Cercle d’Amateur, qui perd en lui un de ses membres les plus actifs et les plus dévoués.

 

25 janvier 1911 – Journal Le Figaro

          Révolte champenoise – Bien que le calme persiste, en général, dans le vignoble, quelques incidents, sans grande importance, du reste, sont à signaler en plusieurs localités.

C’est ainsi qu’à Ludes, des vignerons ont arrêté un camion chargé de vins qui sortait de chez un négociant et l’ont contraint à rentrer précipitamment.

 

8 avril 1911 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Accident d’automobile : une collision s’est produite au croisement des routes de Reims à Louvois et de Ludes à Puisieulx.

Le train de 4h.47 venait de quitter Ludes, deux automobiles se suivaient, se rendant à Reims à une vitesse plutôt exagérée, lorsqu’au croisement de ces deux routes, le second automobiliste, croyant sans doute avoir le temps de passer avant le train, fut pris en écharpe par celui-ci.

Le conducteur de l’auto en fut quitte, et c’est fort heureux, pour une blessure à la tête qui lui permit cependant de se relever et de continuer sa route dans l’auto qui le précédait, car sa machine fut mise en piteux état et dut être abandonnée sur le terrain.

Il est à noter que le mécanicien du train s’était conformé au règlement, c’est-à-dire qu’il avait sifflé avant le passage à niveau.

 

11 juillet 1911 – Journal « L’Indépendant Rémois »

          Un accident d’une certaine gravité s’est produit samedi dernier à la briqueterie du Craon-de-Ludes, appartenant à MM. Pic, Mill et Corn, de Verzenay. Vers six heures du soir, un terrassier originaire de Beine, M. Charles Leventre, âgé de 28 ans, travaillait à la bêche un bloc de terre glaise, lorsque tout à coup un morceau de ce bloc se détacha et renversa l’ouvrier qui fut grièvement blessé à la jambe gauche. En l’absence de M. le docteur Audoucet, son remplaçant, M. le docteur Louis Besthelin, fut mandé près du blessé et constata qu’il portait une fracture compliquée du tibia. Il prescrivit alors son transport à l'Hôpital civil de Reims et, hier matin, M. Leventre fut amené par les soins de son patron, M. Come, et admis salle Hourelle.

 

21 juillet 1911 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Succès scolaire. -  Nous avons été heureux de constater le succès complet remporté par les élèves de nos écoles laïques à l’examen du certificat d’études, le 17 juillet, à Ril1y-la-Montagne. Onze enfants, dont six garçons et cinq fillettes ont été présentés et reçus. Ce sont : MM. Baronnet Jean, Canard Pierre, Forget Henri, Goérand Albert, Sohet Gaston et Vautrot Maurice. Un septième garçon inscrit, le jeune Henry Charles, retenu à la chambre par suite d’un accident n’a pu subir l’examen. Mlles Chéart Cécile, François Suzanne, Huré Julienne, Idoux Berthe et Quénardel Henriette. Toutes nos félicitations aux maître et maîtresse qui se dépensent sans ménager leurs peines pour l’instruction de nos enfants.

 

12 octobre 1911 - Journal « L’Indépendant Rémois »

 

Vol : Chauvet Henriette-Hortense, 32 ans, demeurant au Craon de Ludes, a soustrait des vêtements au préjudice de Mme Farineaux. Quatre mois de prison.

 

19 mars 1912 Journal « L’Indépendant Rémois »

Dans la soirée de samedi, vers huit heures et demie, un incident s’est produit au poste de dragons établi au Petit-Bétheny, près des magasins à fourrages militaires. Le cavalier Albert Lamarche, du 1er escadron du 22° régiment de dragons, qui, une demi-heure auparavant, avait pris la faction, s’est volontairement tiré un coup de carabine dans le genou gauche. Le cavalier fut transporté au corps de garde, où l’on constata que la balle avait perforé le genou au-dessus de la rotule. Le capitaine Vigoureux fit diriger le blessé sur l’Hôpital militaire. On prévoit qu’il subira une incapacité de service. Ainsi que nous le disons plus haut, c’est volontairement que le cavalier Lamarche s’est blessé avec sa carabine. L’enquête ouverte par l'autorité militaire et par la gendarmerie de Reims établira sans doute à quels mobiles on doit attribuer son acte. Lamarche, engagé volontaire au 16° dragons, avait été nommé brigadier. Il avait été cassé le 28 décembre dernier. Redevenu simple cavalier, il avait été affecté au 22° dragons. Ajoutons qu'il s’était marié à Ludes avec Fernande Vély il y a environ deux mois, et que depuis cette époque il se plaignait de ne point obtenir de permissions assez fréquentes. En se mutilant volontairement peut-être a-t-il espéré obtenir un congé définitif, ou tout au moins un congé de convalescence. I1 est probable, en tout cas, qu’il aura à répondre de son triste stratagème devant le conseil de guerre.

 

25 juin 1912 – Journal « L’Indépendant Rémois »

Trop parler nuit !

 

Eugène Delozanne, cinquante-trois ans, domestique de culture à la ferme de Montfournois de Ludes, l’apprendra à ses dépens. Il s’est vu dresser procès-verbal pour ivresse et outrages par paroles à agents. Mis à la disposition du Parquet, il a été écroué à la prison de Reims.

 

20 août 1912 – Journal « L’Indépendant Rémois »

LUDES-VERZY. — Legs. — M. Delabruyère J.D., décédé à Verzy il y a quelques semaines, a légué à la commune de Ludes, la somme de mille francs en deux livrets de caisse d’épargne qui devront être décernés aux deux élèves les plus méritant des écoles laïques de Ludes, et cinq cents francs au Bureau de bienfaisance de la commune de Verzy. Merci pour ces généreuses pensées, l’une servira d'encouragement parmi les écoliers et écolières de Ludes et l'autre soulagera les indigents de Verzy.

 

28 août 1912 (Journal Gil Blas)

Cette nuit un violent orage accompagné de grêle s’est abattu sur différents points du vignoble causant d’importants dégâts. Les vendanges qui s’annonçaient superbes sont gravement compromises par les pluies torrentielles et froides qui ne cessent de tomber.

Près de Ludes, plusieurs wagons du CBR ont déraillé par suite d’un affaissement de voie causée par les pluies.

 

4 janvier 1913 Extrait d'un article paru dans  "Courrier de la Champagne"

          Vandalisme - M. Sohet-Tandart, propriétaire à Ludes, possède une croix au lieudit "Les Plantes" : c'est son droit. Cette croix, solidement scellée dans la pierre, semblait défier toute résistance ; il fallait, sans exagération, quatre hommes vigoureux pour la renverser. Néanmoins, dans la nuit de dimanche à lundi, elle fut brutalement terrassée par les individus dont on ose qualifier la conduite. Plainte a été aussitôt déposée à la gendarmerie, et il y a tout lieu d'espérer qu'elle amènera de bons résultats. C'est la quatrième fois que cette croix est profanée. Quatre fois déjà passés, une bande de jeunes vauriens en avaient brisé la plaque commémorative et arraché le crucifix ; eu égard à leurs parents, les auteurs de cette odieuse affaire ne furent pas poursuivis.

Croyez-vous que, malgré tout, on tint compte de l'indulgence du propriétaire de la croix ? On l'insulta grossièrement et on lui objecta qu'il n'avait pas besoin de mettre un Bon Dieu dans sa vigne. Oh! les braves blocards et les bons Français ! Ne trouvez-vous pas qu'ils ont une jolie conception de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité ?

 

8 février 1913

Courrier de la Champagne

L'agression de mardi soir. — Suivant de nouvelles informations plus complètes, l'affaire se serait produite ainsi : M. Edmond Joly était allé mardi, à une séance cinématographique. Il revenait vers minuit lorsque, entre Ludes et Chigny, il fut brusquement assailli par quatre individus dont l'un s'écria : « Allons, Bonnot, prends-le par les pattes. » Finalement, les quatre vauriens le fouillèrent, puis le jetèrent dans un fossé. Mais quoi qu'en dise le proverbe : « Dans la nuit tous les chats sont gris », deux de ces individus viennent d'être pincés et gratifiés d'un procès-verbal ; ce sont : Emile Fréminet, 24 ans, terrassier au Craon de Ludes, et Loiseau Valentin, terrassier à Ludes.

 

29 avril 1913

Courrier de la Champagne

Suivant acte en date du 19 avril 1913, M. Charles Emile ECARY a vendu à Mme Anna-Aimée BENOIT veuve non remariée de M. Léopold DONNÉ, le fonds de commerce à l’enseigne du « Café de la gare » situé rue de Mailly à Ludes.

 

5 octobre 1913 – Journal « Le Petit Troyen »

Arrestation d’un satyre. Il y a quelques jours, dans les champs de Taissy, un individu, surpris se livrant à d’odieux attentats sur trois fillettes, prenait la fuite. Ce triste personnage, un nommé Alphonse Meyer, vingt-sept ans, domestique de culture à Ludes, vient d’être arrêté.

 

9 novembre 1913

Courrier de la Champagne, journal de Reims

Un fils violent. — Romagny Amédée, 25 ans, demeurant à Ludes, s'étant querellé, le 24 octobre dernier, avec sa mère, il la frappa au poignet gauche d'un coup de marteau. Celle-ci alla se plaindre au maire de la commune, M. Canard. A son retour, elle retrouva son fils qui la frappa à nouveau d'un coup de poing à l'oeil.

Six mois de prison avec sursis.