1789

Comptes de la fabrique :

         Recettes des quêtes :

Janvier : 28 sols 6 deniers       Février : 20 sols 6 deniers        

Mars : 24 sols                         Avril : 32 sols 3 deniers           

Mai : 20 sols 6 deniers            Juin : 2 louis 8 sols

Juillet : 26 sols                Août : 5 sols 9 deniers              Septembre : 5 sols 6 deniers Octobre : 7 sols 3 deniers         Novembre : 36 sols                   Décembre : 16 sols

         Recette de M. BRUYANT, la somme de 150 livres pour un banc à côté de l'autel St Nicolas qui lui a été accordé du consentement du bureau de la Fabrique.

      Recette de Jean Baptiste BEAULIEU la somme de 12 livres 10 sols pour le prix de l'ancien tabernacle et un lot de vieux bois.

    Dépense de 80 livres payées au Sieur CAYEUX, sculpteur à Reims, pour la sculpture de deux anges et autres ouvrages.

       Dépense de 238 livres payées au Sieur Guillaume HAINNEAUX, plâtrier, pour le prix de deux petits autels.

       Dépense de 4 livres 10 sols pour une pierre d'autel, payée en date du 3 octobre 1789.

En 1789, 2 petits autels sont construits dans l'église (lieu ?)

 

14 janvier 1789  

         Nomination de 3 gardes de vignes :

         - Jacques JUPIN le jeune,

         - Christophe SAINTIN l'aîné,

         - Adam QUATRESOLS.

 

25 janvier 1789

         Lettre du procureur fiscal en la justice de Ludes à monsieur le lieutenant civil et criminel en la justice de Ludes.

         "Des gens malveillants et mals intentionnés seraient entrés furtivement dans la maison et domicile de Jean Pierre Beaulieu, maçon, mari de Marie Jeanne MENU, pendant la messe, qu'ils ont forcés la porte d'une armoire à robe, arraché la serrure et y ont pris et enlevés un double louis d'or, trois autres louis simples, un écu de six livres et une pièce de douze sous, qu'ils ont pareillement pris deux bagues d'argent et enlevés un habit et une veste de drap tous neufs, et une culotte de velours qui sont ses habits de noces, en outre un habit de velours, six mouchoirs de mousseline à l'usage de femme, deux chemises neuves, deux corsets de cotton et deux paires de bas de coton et de laine."

 

31 janvier 1789

         Pierre François PORTEVIN, Lieutenant en la Justice de Ludes.

 

20 mars 1789

         Vol chez Remy MAILLET, vigneron et Sergent en la Justice de Ludes.

 

24 mars 1789

         Simon FEUTRE, vigneron et garde messier du terroir de Ludes, dresse procès-verbal à Adam BEUZART, vigneron, qui chargeait de la terre sur son cheval dans une jauge appartenant à Mme Veuve Claude MILLET, sans autorisation. Le 28 mars il avait une amende de 12 sols et 9 deniers.

 

23 juin 1789

         "Malgré les arrêts et ordonnances de police interdisant d'allumer aucuns feux dans les rues du village à raisons des accidents qui peuvent en résulter, des gens malveillant et mal intentionnés, vers 9 à 10h. du soir, ont allumé un feu rue du Mars entre la maison de Pierre MICHELET et de Christophe SAINTIN". (Ces feux étaient allumés à l'occasion de la fête de St Jean).

 

6 juillet 1789

         Le bureau de la fabrique concède au sieur François MONTLAURENT, laboureur et meunier demeurant à Reims, et à Marie FOURNIER son épouse, une pièce de terre située au terroir de Reims, lieudit La Motelle, sur le chemin de Reims à Beine, moyennant le prix de six septiers de bled froment de bonne qualité, mesure de Reims, le jour de la St Martin d'hiver, et y construire un moulin à vent avec maison.

 

2 Août 1789

         Sébastien Louis, Syndic, et les membres de l'assemblée municipale de Ludes présentent une requête à Monseigneur l'Intendant à l'effet de pouvoir toucher les deniers provenant de la vente des bois de la communauté, afin d'aider les habitants de la communauté de Ludes qui sont dans la plus grande nécessité, et qu'il n'y a rien à espérer pour la vendange prochaine.

 

7 août 1789

           Le syndic, Sébastien LOUIS, a reçu une lettre de monsieur de Savigny par laquelle il invite la commune à entretenir la route de Reims à Louvois, soit en argent, soit en main d'œuvre. Le syndic fait part de la misère des habitants de cette paroisse et de l'impossibilité d'adhérer à cette invitation.

Cette communauté paye tous les ans pour la corvée une somme de 900 livres.

 

7 septembre 1789

         "Ce jourd'hui sept septembre 1789 à 5 heures de relevé au greffe de la Justice de Ludes et pardevant nous, Jean Baptiste Edmé HEDIN Lieutenant en la justice de ludes, assisté de Claude COQUOT le jeune notre greffier ordinaire est comparu Marie LEGRAND, fille majeur de Nicolas LEGRAND l'aîné et de Marie Anne JACOB ses père et mère de la paroisse de Ludes, y demeurant, laquelle pour satisfaire à l'Edit de Henry second, a déclaré que sous l'espoir d'épouser le nommé Claude JUPIN, fils majeur et militaire dans le régiment de Brie en garnison à Thionville, fils de Adam JUPIN et de Marie Jeanne BEUZART de la paroisse de Ludes y demeurant, elle s'est laisser induire en erreur et est devenue enceinte d'environ 7 mois par la fréquentation charnelle qu'elle a eu avec lui et que la dernière fois qu'elle s'était laisser induire en erreur avec lui c'était le dix février dernier après que ledit Claude JUPIN lui avait promis de l'épouser et de ne jamais l'abandonner, de la quelle déclaration nous a requis acte que nous lui avons octroyé pour lui servir et valoir ce que de raison, après qu'elle a juré et affirmé que ce qu'elle nous a déclaré est sincère et véritable, en foi de quoi la ditte Marie LEGRAND a signé avec nous et notre greffier".

 

20 Septembre 1789

         Sébastien LOUIS, Syndic de la communauté, demande une somme de mille livres au sieur FABRE, receveur des domaines et bois de Champagne qui détient l'argent de la communauté, pour acheter douze fusils et douze bayonnettes, faire revenir la poudre et le plomb nécessaire et donner à chaque bourgeois milicien une cocarde pour les distinguer des autres, et que le surplus de l'argent sera employé tant à la réparation du gué (fontaine) actuel qu'à la construction d'un autre en haut du village.

 

2 décembre 1789

         "Ce jourd'hui deux décembre 1789 à 5 heures de relevé au greffe de la Justice de Ludes et pardevant nous, Jean Baptiste Edmé HEDIN Lieutenant en la justice de ludes, assisté de Claude COQUOT le jeune notre greffier ordinaire est comparu Elizabeth JACOB fille mineur de Claude JACOB et de déffunte Elizabeth ses père et mère de la paroisse de Ludes, y demeurant, laquelle pour satisfaire à l'Edit de Henry second, a déclaré que sous l'espoir d'épouser le nommé Joseph REMY, fils mineur de Claude REMY et de Marie Jeanne LAGNIAU de la paroisse de Mailly y demeurant, elle s'est laisser induire en erreur et est devenue Enceinte d'environ 6 mois et demi par la fréquentation charnelle qu'elle a eu depuis trois ans avec lui et que la dernière fois qu'elle s'était laisser induire en erreur avec lui c'était le dix sept mai dernier après que ledit Joseph REMY lui avait promis de l'épouser et de ne jamais l'abandonner, de la quelle déclaration nous a requis acte que nous lui avons octroyé pour lui servir et valoir ce que de raison, après qu'elle a juré et affirmé que ce qu'elle nous a déclaré est sincère et véritable, en foi de quoi la ditte Elizabeth JACOB a signé avec nous et notre greffier".

 

31 décembre 1789

         Nomination de 3 personnes pour garder les vignes en 1790, pour veiller à la conservation dudit terroir.

         - Claude Montmarthe,

         - Etienne Jupin,

         - Christophe Jupin, le jeune,

tous trois vignerons.

Ils ont prêtés serment. "Ils ont juré en leurs âmes et consciences de bien et fidèlement faire les fonctions de gardes de vignes, de veiller à la conservation d'icelle, de dresser procès verbal contre les délinquants, de les affirmer et de les déposer en notre greffe pour être par nous ordonné ce qu'il appartiendra, pour la rétribution de seize sols".

 

1789

         En 1789, Ludes compte environ 700 habitants. Le village est groupé autour de l'église entourée de son cimetière. En contrebas, une halle qui sert de marché et dans laquelle la population se réunie pour débattre des affaires civiles. S'il s'agit d'affaires religieuses, l'église sert de lieu de rassemblement. Devant la halle est planté un calvaire. La halle brûlera en fin d'année 1793.

 

         Les habitants sont en majorité vignerons, quelques-uns possèdent leurs vignes en propre, beaucoup en sont locataires soit de Mr de Cambray, de Mr Coquebert de Montfort ou de Mr Brulard de Sillery, d'autres sont cultivateurs, on dit alors laboureurs. Certains travaillent comme bûcheron dans la forêt et la vente des bois entre pour une part importante dans le budget de la communauté. Il y a des tuileries au Craon de Ludes comme celle de Bertrand Quenardel, deux boulangers Nicolas Lenoir et Nicolas Mayeux, un maçon Jean Baptiste Beaulieu, un mercier Nicolas Jaquelet, un maréchal-ferrant Jacques Hémard, un charron Jean Baptiste Labruyère, un instituteur Etienne Tatat. En outre un pâtre est nommé par la communauté pour "garder fidèlement le troupeau des bêtes à cornes ... à la charge pour lui de les conduire et de le reconduire sans les fatiguer en aucune manière par la voix des chiens, depuis le haut du village jusqu'au bas". Un homme est aussi affecté à la garde des bois. A partir de 1791 on nomme un garde messier qui "veille à la conservation des champs semés tant en froment, seigle, orge, avoine que prés tant naturels qu'artificiels". En 1792, on nomme trois gardes des vignes "pour veiller à la sureté des vignes, dresser procès-verbaux contre les délinquants". La période révolutionnaire est en effet propice au brigandage et aux exactions des malfaiteurs.

 

         Jusqu'en février la communauté est gérée par un syndic élu par l'assemblée générale des habitants, il s'appelle Sébastien LOUIS, il a à peu près le rôle de notre maire actuel.

         Les habitants doivent la dîme qui est perçue par l'église ; c'est généralement une partie de la récolte en grains ou en vins. Ils doivent aussi la taille (impôt direct) et les vingtièmes qui est un impôt qui touche le 20ème du revenu mais aussi la capitation ; impôt récent qui touche essentiellement les personnes, mais plus impopulaire est la corvée qui consiste souvent à l'entretien des routes. Mais en août 1789, quand Mr de Savigny "invite" les habitants " à contribuer à l'entretien de la route de Reims à Louvois", Mr Sébastien Louis lui fait part "de la misère des habitants de cette paroisse et de l'impossibilité dans laquelle ils sont de pouvoir adhérer à l'invitation".

 

         En plus de ces impôts déjà fort contraignants, il faut encore payer l'impôt sur le sel (gabelle), le tabac, les cens et surcens (redevances dues, par les tenanciers, au seigneur dont leur terre relevait), les aides (impôts grevant chez nous principalement la circulation et la vente des vins), les droits de tonlieu (péage exigé aux ponts et aux bacs), de tirage (tirage au sort des recrues), de forage, de banvin (droit au seigneur de décider de l'ouverture de la vente du vin avec monopole à celui-ci de commercer avant l'ouverture), de champarts (droit au seigneur d'aller prélever une quote-part de la récolte avant son enlèvement), et les banalités (obligation de faire pressurer la vendange sur le pressoir du seigneur en payant bien sûr à celui-ci une somme pour le service rendu).

 

         Ainsi en ce début d'année 1789, la misère est grande partout, et deux mois d'hiver ininterrompu ont ruiné l'espoir d'une vendange. C'est dans ce contexte que les habitants de la communauté rédigent début 1789, un cahier de doléances qu'ils donneront à leur député qui siégera en mai aux États Généraux à Versailles. En voici le texte intégral :

 

"Droits et principes généraux.

 

1-      Le vote décisif par tête et non par ordre dans les États Généraux, l'établissement d'une nouvelle constitution libre et permanente qui fixe pour toujours les droits du Roy et de la Nation.

 

2-      L'organisation des États Généraux sur un plan détaillé, tant pour les élections graduelles et l'étendue des bailliages et sénéchaussées, relativement à la richesse et à la population, que pour la composition, et la police intérieure des mêmes États Généraux, en sorte que toute la Nation soit bien représentée et exprime son vœu libre et impartial.

 

3-      Le droit du Roy et de la Nation de proposer et consentir les lois et les impôts, afin que dans l'un ou dans l'autre cas, soit généraux ou locaux, rien ne puisse avoir lieu sans le consentement réciproque du Roy et de la Nation assemblée et dans celle même des États Généraux.

 

4-      Le retour périodique des États Généraux, au moins tous les cinq ans, époque que le Roy pourra avancer.

 

5-      L'égalité parfaite de répartition de tous les impôts et charges publiques et locales sur tous les ordres, en proportion de leurs biens, facultés et revenus, sans distinction pécuniaire quelconque.

 

6-      L'établissement général d'États provinciaux dont l'organisation est laissée aux États Généraux, en ne dissimulant pas le vœu que l'on forme ici que ces États provinciaux n'étant que pour connaître, surveiller et diriger toutes les parties de l'administration de la province, de répartir et de recevoir les impôts accordés, ils ne devraient être composés que de députés pris dans tous les ordres et dans toutes les classes indistinctivement, et la présidence laissée à l'élection annuelle desdits députés.

 

Plaintes, Remontrances et Doléances

 

1-      Suppression des justices seigneuriales ; réforme considérable dans les autres justices ; diminution des frais de procédures ; police plus exacte et bien surveillée ; droit de porter plainte contre les officiers qui la négligent et, sur la preuve, punition des officiers qui en sont chargés.

 

2-      Diminution d'imposition sur certains biens, à raison des surcens dont ils sont chargés, et imposition reportée sur ceux qui ont le droit de percevoir lesdits surcens.

 

Droits seigneuriaux

 

1-      Suppression des droits seigneuriaux qui ont été établis que lorsque les seigneurs opprimaient leurs vassaux, et comme la violence ne peut dans la circonstance actuelle être bien accueillie, on demande que les corvées, champarts, droits de bourgeoisie, banalités, cens, lods et vente, droit de tirage, forage, péage, stellage, minage, tonlieu, banvin, chasse et autres de pareille nature qui ne peuvent jamais être regardés consentis librement par les peuples, à moins que les seigneurs n'en représentent et n'en justifient par des titres librement contractés.

 

Finances

 

1-      Rendre le prix égal pour la vente du sel dans tout le royaume. Reculement des barrières aux frontières où se ferait le payement des droits d'entrée et de sortie du royaume, et par là procurerait aux sujets du Roy l'aisance du commerce après avoir acquitté les droits.

 

2-      Tarif à faire concernant les droits de contrôle, lesquels doivent être assis sur la qualité des actes et des personnes et non sur les clauses desdits actes, ce qui en détruisant la source des procès et l'arbitraire des suppôts de la ferme facilitera aux notaires de rendre et expliquer leurs actes.

 

3-      Suppressions entières des droits d'aydes ruineux pour les peuples et pour l'État ; liberté entière de vendre le vin, après avoir payé un droit fixe dont personne ne doit être exempt.

 

4-      Suppression d'élections ainsi que les intendants, qui sont inutiles et dispendieuses ; réforme considérable dans les maîtrises des Eaux et Forêts ; gages donnés auxdits officiers et punition de ceux qui exigeront la moindre chose de qui que ce soit, propriétaires ou marchands de bois ; défense expresse à ces messieurs d'aller à la chasse où bon leur semble et de se faire nourrir gratuitement.

                           

Doléances locales

 

1-      Les seigneurs de Ludes exigent des droits, tant sur les manufactures en tuiles que sur les usages servant de pâturage aux bestiaux de la communauté. On en demande la suppression à moins que ces premiers n'en justifient la propriété par des titres consentis librement. On demande aussi l'autorisation de détruire et tuer généralement toutes les bêtes fauves qui ravagent annuellement la récolte, tant en grains qu'en vin, et d'interdire la chasse aux seigneurs qui la font souvent dans les temps où elle peut faire tort aux grains ; défense en tout temps de chasser dans les vignes dont on brise les ceps.

 

2-      Empêchement, dans tous les cas, de la sortie des grains hors du royaume, possibilité qui ne pourra avoir lieu qu'après avoir été mûrement réfléchie par toute la Nation consultée à cet effet et consentie par les États Généraux ou provinciaux.

 

3-      Suppression d'une trop grande quantité de pigeons qui ne sont renfermés par les propriétaires en aucune saison, ce qui cause un dommage très considérable, surtout dans le temps des semences et des moissons.

 

On se rend compte que les doléances (fort bien rédigées) portent aussi bien sur l'organisation des États Généraux que sur des faits précis tels l'autorisation de détruire et de tuer les bêtes fauves qui ravagent les récoltent.

 

1790

Banc des seigneurs : comptes de la fabrique.

         Le comptable fait recette de Jean Baptiste GOUGELET la somme de 6 livres 15 sols pour la place de défunt Jean Baptiste LEGRAND qu'il a racheté pour son fils Henry.

         19 places sont ainsi vendues en 1790 pour une somme totale de 136 livres 6 sols. Le prix des places allant de 6 livres à 8 livres 6 sols.

         Place des femmes

         26 places sont ainsi vendues pour une somme de 172 livres 14 sols.

         Le comptable fait recette du Sieur Nicolas Marie JACQUELET, la somme de 41 livres pour la 1ère et 2ème place du banc au fond de l'église, ainsi que du sieur LEMERY la somme de 19 livres 5 sols pour la 3ème et 4ème place du même banc.

         Certain payait une place pour leur servante, tel le sieur BRUYANT la somme de 7 livres 12 sols pour la place de sa servante provenant de la veuve Jean MILLET.

 

         Recettes des quêtes et pain béni vendu dans l'église :

Janvier : 23 sols - Février : 12 sols - Mars : 10 sols 3 deniers     

Avril : 32 sols 3 d. - Mai : 17 sols - Juin : 5 sols Juillet : rien –

Août : 5 sols 3d.    Septembre : 7 sols 3 d. - Octobre : 3 sols 3d. - Novembre : 7 sols 9 d.         Décembre : 9 sols 6d.

 

         Recettes par legs ou mariage : 39 livres 12 sols.

         Cire payée au Sieur HERBIN, cirier à Reims : 145 livres 2 sols.

 

7 Février 1790

         Election du premier maire de la commune de Ludes :

         Christophe PERTHOIS, vigneron. Elu par  61 voix contre 25 sur 86 électeurs. Est ensuite élu le procureur fiscal : Jacques HEIMART, maréchal ferrant, 56 voix contre 30.

         Cinq officiers municipaux sont élus :

         - Jacques Nicolas DUCHATEAU, panetier, 41 voix,

         - Pierre Antoine SAINTIN, vigneron, 32 voix,

         - Henry SAINTIN, vigneron, 17 voix,

         - Servais BEUZART, vigneron, 17 voix,

         - Christophe JUPIN l'aîné, vigneron, 17 voix.

 

12 notables doivent ensuite être élus :

         - Nicolas CAQUE, Claude COQUOT l'aîné, Nicolas MARTINET, Jean Baptiste FLOQUET, Adam FENEUIL, Simon MENU, Nicolas CHANDELOT, Jean Baptiste ALEXANDRE, Sébastien LOUIS, Christophe BRESSE, Jacques MICHELET, Jean Baptiste LABRUYERE,

 

7 Mars 1790

Christophe PERTHOIS est nommé trésorier, pour se charger des deniers communaux.

         Est nommé Secrétaire Greffier le sieur Michel LEMERY, receveur sédentaire des aides à Ludes, étant donné qu'il ne se trouve personne  dans la communauté en état de remplir cette place. Sont nommés ensuite quatre adjoints pour assister le juge dans les affaires criminelles : Pierre Antoine SAINTIN, Christophe JUPIN l'aîné, Jean Baptiste LABRUYERE et Sébastien LOUIS.

 

14 Juillet 1790

         Un décret de l'assemblée nationale ordonne que tous les  officiers civils et militaires et la garde nationale doivent prêter le serment civique. La milice nationale de Ludes a été réunie sous la halle, et le sieur Jacques DOUBLET, commandant de cette milice, a prêté serment et ensuite toute la compagnie, sous la fois duquel ils ont tous jurés en leur âme et conscience d'être fidèles à la nation, à la loi et au Roy et de ne jamais porter leurs armes ni s'en servir contre aucun citoyen et d'obéir en tout point aux ordres de la dite municipalité. Ensuite se sont présentes Messieurs COQUEBERT de MONFORT et de CAMBRAY père et fils, lesquels nous ont requis d'être admis à prêter le même serment, ce qu'ils ont fait à l'instant devant le Maire.

         L'assemblée désirant donner des preuves de son zèle patriotique envers leurs concitoyens, et les engager à prendre part à la joie commune que tout bon citoyen doit avoir pour le recouvrement de la liberté française, a décidé de donner à tous les ménages, y compris les veuves, une somme de vingt sous.

 

12 Septembre 1790

         " Le Maire Christophe PERTHOIS, ainsi que tous les citoyens actifs de cette paroisse, désirant concourir avec la jeunesse déjà en exercice et satisfaire aux vues sages de l'Assemblée Nationale en donnant des preuves de leur patriotisme pour le maintien des lois, du bon ordre et de la sûreté publique en remplissant avec eux les fonctions de Gardes Nationales, il conviendrait de donner à cette garde nationale réunie un commandant en chef, qui, par ses talents militaires et ses autres vertus particulières, saurait les commander et se faire respecter ; que personne dans cette paroisse ne peut remplir plus dignement cette place que Monsieur COCQUEBERT de MONTFORT ancien Capitaine d'Infanterie ("et d'un de nos seigneurs", mots rayés sur le document) qui réunit en luy toutes les qualités qu'il convient à un bon Commandant. Surquoy a été délibéré tout d'une voix unanime, que Messieurs les Maire et Procureur de la commune se transporteraient à l'instant chez mondit sieur COQUEBERT de MONTFORT pour luy faire part de la présente délibération et le prier au nom de toute la municipalité de vouloir bien, en continuant à cette paroisse les mêmes bontés dont il l'a toujours honoré, luy faire la grâce d'accepter la place de Commandant en chef de la garde nationale de Ludes.

 

Le 19 Septembre 1790, le Maire, le Procureur et les officiers municipaux de Lude, se transportèrent sous la halle où la garde nationale était rassemblée, à l'effet de reconnaître Monsieur COQUEBERT de MONTFORT pour leur Commandant en chef. Après avoir fait battre un ban par notre tambour, nous avons à haute et intelligible voix nommé mondit sieur COQUEBERT de MONTFORT pour Commandant en chef de la garde nationale de Lude et enjoint à icelle de reconnaître en cette qualité et de luy obéir en tout ce qu'il leur commandera pour le service de l'Etat et de la patrie et de ne jamais abandonner leur drapeau. "

 

19 Octobre 1790

         "Malgré les défenses réitérées d'aller enlever des gazons sur la plaine ce qui porte un préjudice considérable à la pâture du gros bétail et comme aussi d'aller ramasser des feuilles dans les vignes, plusieurs particuliers au mépris de ces défenses continuaient d'enlever les gazons et d'aller ramasser des feuilles dans les vignes, ce qui est contre les règlements et l'utilité publique, il serait nécessaire de commettre une personne désintéressée pour y veiller et verbaliser contre les délinquants. Après mise en délibération c'est Jacques DOUBLET, garde-chasse du terroir de Ludes, qui a été choisi pour veiller à ce qu'il ne soit enlevé aucuns gazons sur la plaine ni aucuns feuillages dans les vignes jusqu'au mois de janvier prochain, moyennant une rétribution de quatre livres dix sous pour le dit temps".

 

7 Novembre 1790

         Conformément au décret de l'Assemblée Nationale, la communauté de Ludes doit nommer quatre assesseurs au juge de paix.

         Adam JUPIN, Claude COQUOT le jeune, Etienne PORTEVIN et Remy RAILLET, tous demeurant à Ludes, ont été élus et ont prêté serment.

 

14 Novembre 1790

         Il a été procédé à la nomination de deux officiers municipaux pour remplacer les sieurs Pierre Antoine SAINTIN et Servais BEUZART qui se sont trouvé sortant par tirage au sort. Les deux ayant obtenu le plus de voix sont Pierre Antoine SAINTIN et Jean BEUZART dit Jupin. De la même manière, six notables se sont trouvés sortant par tirage au sort : Nicolas CHANDELOT, Jean Baptiste LABRUYERE, Christophe BRESSE, Nicolas CAQUE, Jacques MICHELET et Sébastien LOUIS. Les six ayant obtenu le plus de voix sont Adam ARNOULD, Nicolas MICHELET, Nicolas Remy RAILLET, Nicolas CAQUE, Servais BEUZART et Etienne JUPIN.

 

29 Novembre 1790

         Les habitants de Ludes se plaignent que les boulangers de la commune vendent leur pain plus cher qu'à Reims ou Epernay, que le poids du pain n'y est pas, et que cela porte préjudice aux pauvres. Après délibérations, le Maire est chargé de faire venir de Reims, tous les mardis, le prix des différentes sortes de pain qui s'y vendent. Les deux boulangers, Nicolas LENOIR et Nicolas MAYEUX ont accepté la présente délibération.

 

3 Décembre 1790

         En conformité avec le décret de l'Assemblée Nationale, le Maire et les officiers municipaux se sont transportés chez le citoyen Claude COQUOT, ancien greffier de la juridiction seigneuriale de Ludes, afin d'apposer les scellés sur tous les coffres ou armoires où peuvent être déposés les papiers et minutes de ladite juridiction. Ensuite le sieur COQUOT à déclarer qu'il existait aussi une armoire dans l'ancien château des seigneurs de Ludes. La même délégation s'y rend sur le champ afin d'y apposer les scellés.

 

30 Décembre 1790

         Le citoyen Christophe SAINTIN le jeune, vigneron et laboureur, est nommé comme expert pour accompagner Monsieur VILLAIN l'aîné, commissaire nommé à l'effet  de faire les estimations des biens nationaux.