6 Février 1832

         Le conseil Municipal demande au Préfet un supplément de crédit de 330 F sur le budget 1832 pour les réparations à faire aux bâtiments de la commune tels que l'église, le presbytère, la halle, la maison commune dite la maison d'école et les murs du cimetière. Il demande également un supplément de crédit de 100 F pour être employé au service de la garde nationale, dont vingt francs pour l'instruction d'un tambour pendant quatre mois, 30 francs pour l'achat d'une caisse et 50 francs pour l'habillement de deux tambours.

 

3 Mai 1832

         Le conseil municipal vote un supplément de crédit de 150 F pour subvenir à la dépense de l'achat du drapeau du Bataillon de Verzenay auquel notre garde nationale appartient, un supplément de crédit de 150 F pour l'acquisition de médicaments (détaillés dans la circulaire du préfet), car en cas d'invasion du choléra morbus, cette somme pourrait suffire.

         Budget prévisionnel de l'année 1883

Recettes 11181,98 F

         Les plus gros postes :

         - produit des bois communaux                     2000,00

         - prestation des chemins communaux           1800,00

         - centimes additionnels                                 309,90

Dépenses 5506,19 F

         Les plus gros postes :

         - Salaire du garde champêtre                          300,00

         - Culte, traitement du desservant                             300,00

         - Contributions foncières                                300,00

         - Greffier                                                       120,00

         - Garde nationale                                           100,00

         - Enfant trouvé                                              150,00

         - Entretien de l'église                                      150,00

         - Entretien des chemins                                1800,00

         - Traitement de l'instituteur                            200,00

 

         Le conseil municipal demande un supplément de crédit de 24f pour subvenir aux frais de la prestation de serment de fidélité au roi des quatre gardes auxiliaires délégués pour les terroirs de Ludes.

 

         Le conseil municipal décide, vu l'arrêté du Préfet en date du 8 avril 1826, considérant que tous les hommes valides ayant atteint l'âge de 20 ans accompli seront tenus à la prestation, les chevaux, les mulets et bêtes de somme, les bêtes asines, doivent l'entretien des chemins vicinaux : deux journées de travail pour chacune des personnes pour laquelle la prestation est due, deux journées de chaque bête de trait ou de somme, de chaque cheval de selle ou d'attelage de luxe, deux journées de charrette, fixe le taux de la conversion en argent des dites prestations en nature ainsi qu'il suit :

 

         - 3F50 pour chaque journée de bête de trait, de somme, etc...

         - 2F50 pour chaque journée de charrette.

 

         Le conseil municipal nomme quatre gardes auxiliaires pour seconder les deux gardes champêtres qui ne sont pas suffisant pour le terroir de Ludes, attendu que des délits sont commis à chaque instant sans que les gardes puissent trouver les délinquants. Tels que dans les temps de la moisson, la vendange et principalement la taille des vignes, plusieurs personnes se sont plaintes qu'on leur avait enlevé leur bois dans leurs vignes.

         Quatre personnes se sont offertes à accomplir gratuitement ces fonctions :

                   - Jacques MICHELET-PERTHOIS, cultivateur

                   - Jean Baptiste FORGET, vigneron

                   - Christophe SAINTIN, vigneron

                   - Henry BEUZART-GUILLAUME, tuilier.

 

24 Juin 1832

         La somme de 150 F demandée précédemment pour l'achat de médicament, payer les infirmiers et Messieurs les chirurgiens n'est pas assez forte et qu'en conséquence la maladie au lieu de cesser ne fait que se propager, le conseil municipal demande au Préfet de bien vouloir autoriser un supplément de crédit de 600 F sur le budget de 1832, attendu que la caisse le permet.

 

9 Novembre 1832

         Suite à la lettre du conseil municipal de Sillery demandant à la commune de Ludes de bien vouloir délibérer sur la décision de Sillery, à savoir la création de deux foires, l'une à La Pompelle le lundi de Pentecôte et l'autre au 19 septembre, sans que cela puisse nuire aux intérêts de celle de Ludes, le conseil municipal de Ludes délibère favorablement.

 

9 Février 1833

         Le conseil municipal demande un supplément de crédit au Préfet de 100 F pour : faire ouvrir un lieu d'aisance dans le jardin de la maison commune pour l'utilité de l'instituteur et de ses élèves, attendu que l'ancien lieu est encombré.

         Le conseil municipal demande un supplément de crédit au Préfet de 100 F pour l'achat de 8 chakots pour 40 F, de 7 buffetiers de sabre pour 22F75, de deux paires de gants de sapeurs-pompiers pour 11 F, de quatre paires de galons de sergent pour 3 F, de huit paires de galons de caporaux pour 4F80, de deux accessoires de buffetières de sapeurs pour 10 F, de deux tabliers de sapeurs pour 6 francs et de deux cuissières de tambours pour 2 F, attendu que les hommes à qui on déléguera ce fourniment se chargent d'acheter le reste à leur compte pour s'équiper en uniforme.

 

6 Mai 1833

         Le conseil municipal autorise le sieur CULDEAU, meunier propriétaire d'un moulin à vent situé sur le bord de la route, à entourer celui-ci d'un mur afin d'éviter aux passants, hommes et animaux, de recevoir un coup des ailes de son moulin, attendu que le chemin de Chigny à Taissy passe au pied de celui-ci. Le chemin sera légèrement déplacé. (actuellement, un vestige du mur est encore visible, au stop du cd233, route de Reims).

 

Comptes de la commune au 31 décembre 1832

                   Recettes                16321,21

                   Dépenses                6396,69

                   Solde positif            9924,52

 

         Le conseil municipal fixe les taux pour les prestations en nature pour la réparation des chemins communaux. (voir le 3 mai 1832)

         - 1F50 pour chaque journée de travail

         - 3 F pour chaque journée de bête de trait ou de somme.

         - 2 F pour chaque journée de charrette/

 

21 Juillet 1833

         Le conseil municipal demande au Préfet un supplément de budget de 100 F pour célébrer la fête de l'anniversaire des trois journées de Juillet 27-28-29, en faisant la charité aux indigents, et pour donner plus d'éclat à la fête, faire rassembler la garde nationale et leur faire faire une petite récréation et donner bal gratis aux jeunes gens.

 

6 Août 1833

         Le maire expose "que le cimetière de la commune étant rempli de mort et qu'il est impossible d'enterrer aujourd'hui, sans retirer des cadavres de terre qui sont à peine pourris, qu'il fallait de toute nécessité pourvoir aux moyens de s'en munir d'un autre et qu'il existait un moyen bien simple attendu qu'il existe une petite propriété d'environ une verge 1/2 tenant au dit cimetière et appartenant au sieur Remy COUTURE (A). Le conseil municipal demande au Préfet l'autorisation d'acquisition pour une somme de 150 F, prix que ledit COUTURE demande.

 

18 Août 1833

         La loi du 28 juin 1833 relative à l'instruction primaire publique ainsi que deux circulaires du 24 juillet 1833 et 29 juillet 1833, le maire expose qu'il résulte de ces 3 pièces de faire un traitement fixe à l'instituteur qui puisse lui assurer une existence honorable et qui le place au-dessus du besoin. L'article 9 de la loi impose à chaque commune, l'obligation d'entretenir soit par elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, une école publique primaire élémentaire.

         Le conseil municipal estimant que la commune n'étant pas d'une trop forte population, qu'un instituteur suffisait dans la commune pour l'instruction de la jeunesse, attendu que le dit instituteur est tenu d'avoir avec lui un sous-maître depuis le 1er novembre jusqu'au 1er mai, qui soit presque aussi fort que lui et pour l'été l'école n'étant fréquentée que par des enfants d'un bas âge, il est facile à l'instituteur seul de faire son école, attendu qu'il l'a déjà bien fait jusqu'alors, nous espérons qu'il continuera. Quant à son traitement fixe, qui était précédemment de 200 F, sera porté au 1er janvier 1834 à 500 F.

Sur ce traitement, l'instituteur est tenu "d'écoler" gratuitement 25 enfants indigents.

 

10 mai 1834       

Compte de la commune :

         Au 31 décembre 1833, excédent de recettes de 9887,58 F.

         Projet d'entretien des chemins communaux pour 1835. Considérant que les chemins de la commune ont besoin de réparation, il sera pourvu à leur rétablissement en imposant à la corvée. Tous les hommes valides depuis 20 ans accomplis et au-dessus, les chevaux, mulets et ânes seront réquisitionnés :

         - deux journées de travail pour chacune des personnes pour lesquelles la prestation est due aux termes de la loi (loi du 28/07/1824).

         - deux journées de chaque bête de trait ou de somme, de chaque cheval de selle ou d'attelage de luxe.

         - deux journées par chaque charrette.

         Taux des prestations :

         - 1F50 par chaque journée de travail,

         - 3 F par chaque journée de bête de trait, de somme ou de luxe,

         - 2 F par chaque journée de charrette.

 

18 mai 1834       

Traitement de l'instituteur.

         Délibéré et voté que l'instituteur recevrait toujours son même traitement annuel de 500 F pris sur les revenus communaux, que la rétribution mensuelle serait de 30, 40 et 50c. payés par les parents, chaque mois, suivant le niveau de la classe, et qu'il instruirait gratuitement 25 enfants indigents.

 

         Budget 1835.

         On trouve dans les dépenses ordinaires :

                   - conduite de l'horloge                          40F

                   - rétribution du tambour                       21F

                   - enfants trouvés                                114F05

         au chapitre 3 Culte :

                   - traitement du desservant                           300F

                   - entretien de l'église                          150F

                   - entretien du presbytère                       50F

         au chapitre 4 Travaux publics

                   - entretien de la halle                            15F

                   - entretien de la maison commune         50F

                   - entretien des fontaines                     130F

                   - entretien du pavé                             200F

 

24 octobre 1834

         Tirage au sort pour connaître les conseillers sortants pour le renouvellement triennal des conseillers.

 

5 novembre 1834

         Election partielle des conseillers.

 

31 décembre 1834

         Prestation de serment de fidélité au Roi par le conseil municipal.

         Jacques Remy HURE - Jean BEAULIEU - Claude Joseph MONMARTHE - Louis PERTHOIS - Nicolas NOIR - Adam QUENARDEL - Joseph MILLET - Jacques MICHELET - Jean Baptiste DUCHENE - MAILLEFERT-COQUEBERT - Guillaume BEUZART - Jean Baptiste SAINTIN

         Le préfet nomme comme Maire Jacques Remy HURE et comme adjoint Jean BEAULIEU.

 

15 janvier 1835

         Le garde champêtre, Etienne Nicolas FOUREUR, démissionne. Jean Baptiste FORGET est nommé à sa place.

         Plusieurs habitants de la commune sont venus se plaindre de ce qu'il n'y avait pas assez de discipline dans la commune, que les jeunes gens ne se rangeaient pas assez tôt à leurs devoirs, qu'ils profitaient d'une grande partie de la nuit des dimanches et fêtes pour se divertir, ce qui est contraire aux bonnes mœurs.

 

15 janvier 1835

         Inventaire concernant l'école de Ludes.

         Les livres :

                   - Histoire sainte par Mr Ansart.

                   - Histoire de France par Mr Ansart.

                   - Géographie par Mr Soulice.

                   - Choix gradué par Mr Soulice.

                   - Psautier de David, 150 psaumes.

                   - Grammaire grosse par Mr Bescherelle.

                   - Grammaire petite par Mr Lhomond.

                   - Mr Marcel ou l'ami de la jeunesse.

                   - Pensée chrétienne.

                   - Syllabaires gros et petit.

 

         Nombre d'élèves :

                   - en hiver : 75

                   - en été : 35

                   - indigents : 8

 

         Nicolas Félix ADNET, instituteur, âgé de 35 ans, marié, deux filles. Breveté le 26 avril 1828. Institué le 30 septembre 1836.

         Traitement :

                   - traitement fixe                                 650 F

                   - rétribution mensuelle                       200 F

                   - greffe                                                120F

                   - conduite de l'horloge                          40F

                   - revenu comme clerc paroissial            60F

 

9 août 1835

         La première foire de Ludes était fixée le dimanche qui suit le 27 juin depuis des temps immémoriaux, et tombait toujours avec celle de Tours sur Marne ce qui n'amène personne à Ludes. La date est donc changée et est établie le premier lundi qui suit le 24 juin, ce qui permettra d'établir une foire aux bestiaux qui ne peut pas se pratiquer le dimanche. Une deuxième foire est établie le premier lundi qui suit le 29 août.

 

6 mai 1836

         Solde positif des comptes de la commune au 31/12/1835 arrêté à 9169F78.

         Fixe le traitement de l'instituteur qui se situe à la même somme qu'au 18/5/1834.

         Fixe le taux des prestations pour les corvées des chemins,

         - 1F50 par chaque journée de travail,

         - 3F par chaque journée de bête de trait, de somme ou de luxe,

         - 2F par chaque journée de charrette.

 

1836

          Recensement de la population : 875 habitants

Sexe masculin : 429 personnes dont 13 veufs, 185 hommes mariés et 231 garçons.

Sexe féminin : 446 personnes dont 28 veuves, 186 femmes mariées et 232 filles.

 

4 mai 1837

         Solde positif au 31/12/1836 de 7653F17.

         Le maire expose au conseil que plusieurs habitants de la commune se permettent de vendre aux habitants des communes voisines, de la terre à bâtir, de la terre de bruyère, du sable blanc, du sable jaune et même de la terre noire ou terre sulfureuse, qu'ils tirent sur la plaine de la commune, propriété communale. Le maire demande au préfet l'autorisation de verbaliser.

 

18 août 1837 (Journal "L'Industriel de la Champagne")

       Un grand malheur vient d'arriver à Ludes; Vendredi 18 courant , le sieur Billy, domestique de M. Astoin de Ludes, conduisait de Louvois à Rheims, une voiture attelée d'un seul cheval, chargée de sable, et portant la bonne d'enfant de son maître et un enfant de 20 mois. Le chien qui accompagnait se jette en jouant entre les jambes du cheval, qui a peur et s'emporte. Billy s'élance pour l'arrêter, et tombe raide-mort, atteint entre les épaules par le timon de la voiture. Une roue de la voiture a passé à quelques pouces seulement d'une berge profonde de trois pieds. Si elle avait versé, c'en était fait aussi probablement de la bonne et de son enfant.

 

4 mars 1838

         Le montant de la dépense pour l'achat et l'installation d'une nouvelle horloge à Louis Pierre Pruneau, horloger patenté à Reims, s'élève à 1450F.

         Cette nouvelle horloge ordonnait sur les 3 cloches le rythme du temps ainsi :

         - un coup de marteau sur la moyenne et un sur la petite pour les quarts,

         - ceci deux fois pour les demies,

         - trois fois pour les trois quarts,

         - quatre fois pour les heures, suivis sur la grosse cloche les coups nécessaires au nombre d'heures, puis répétition aux heures.

         Cécile Saguet parfois aidée de son cousin "Paulin" remontait avec peine les poids du prodigieux mécanisme.

         Les carillonneurs, non rémunérés, se firent de plus en plus rares.

Le coût des réparations et l'intolérance des sonneries de nuit immobilisèrent le magnifique système, et dernier outrage, le cadran fut condamné.

         On oublia peu à peu ces jolies mélodies et ritournelles qui étaient cependant une manifestation d'art populaire.

L'électrification effectuée en 1955 par Mr Hazebrouck de Châlons, fixa à 3 sonneries distinctes les différents offices.

 

7 mars 1838

         Le conseil municipal, considérant que la commune de Ludes a de toute nécessité besoin d'une horloge communale, estime qu'il y a lieu d'en faire l'acquisition.

L'horloge est achetée au sieur PRUNEAUX, horloger à Reims, pour la somme de 1500 F, et garantie 2 ans. (Horloge posée le 2 juillet 1838).

 

5 mai 1838

         Solde positif des comptes au 31/12/1837 : 6893F21.

 

7 décembre 1838 (Journal Le Constitutionnel)

 

Cinq jeunes gens de Reims sont allés dimanche à Ludes, où ils ont scandalisé, par leurs danses trop peu académiques, les habitants du village. Le maire de Ludes leur a fait des remontrances, auxquelles il paraît que les jeunes gens répondirent peu respectueusement. M. le maire a porté plainte, et le cancan les mènera en police correctionnelle, sous la prévention d’outrage aux mœurs et d’insultes à un magistrat dans l’exercice de ses fonctions.

 

1839 Dépenses du budget :

                   Traitement du secrétaire de mairie                120F

                   Conduite de l'horloge communale                   40F

                   Entretien des halles et marchés                       15F

                   Entretien des fontaines                                130F

                   Entretien des rues                                        200F

                   Entretien de la remise de la pompe                  12F

                   Traitement du garde champêtre                    300F

                   Traitement du garde forestier                         50F

                   Visite des fours et cheminées                         15F

                   Entretien de la pompe et seaux                       70F

                   Dépenses ordinaires de la garde nationale       40F

 

28 décembre 1839

         Sébastien Marie NOIR-QUENARDEL, propriétaire à Ludes demande à acquérir une portion de terrain sur les usages communaux pour la construction d'une nouvelle tuilerie, dont la contenance serait de 18a96.

         Jean Baptiste BEUZART-CHAUVET, propriétaire à Ludes, demande à acquérir une portion de terrain sur les usages communaux contigüe à sa tuilerie pour servir d'agrandissement au terrain qui l'entoure, pour plus grande commodité et aisance dans sa fabrique de tuile, dont la contenance serait de 3a17ca.

         Jean Baptiste TRUCHART-BARROIS fait la même demande que ci-dessus pour une surface de 3a61ca.

         L'autorisation de vendre ces terrains communaux est demandée à l'autorité supérieure pour la somme de 32 F l'are.

 

8 février 1840

         Démission du garde champêtre Jean Baptiste FORGET, remplacé par Etienne Nicolas FOUREUR, vigneron à Ludes.

                           

5 mai 1841

         Le conseil municipal arrête le traitement de l'instituteur pour 1842 à 500 F.

 

10 août 1841

         Le maire expose qu'il existe encore dans la commune une ancienne coutume, en vertu de laquelle l'instituteur se présente au moment de la vendange dans le pressoir, pour y recevoir une portion quelconque de vin subordonnée à la volonté du propriétaire, que cette coutume est une des plus pénibles et disgracieuses pour l'instituteur, qu'il demande à ce qu'elle soit supprimée et remplacée par une somme quelconque portée au budget ; dans ce cas il s'obligerait au moment des vendanges, temps de ses vacances, de garder tous les enfants que les parents voudraient bien lui confier, et sans augmentation de rétribution mensuelle.

         La somme proposée qui sera portée au budget est de 150 F par an.

 

12 août 1841 - Vagabondage et vol

       Jean-Baptiste Mozet, âgé de 45 ans, se disant ouvrier charpentier, natif de Donchery ( Ardennes), sans domicile fixe, se trouvait, le 12 août ,dans le cabaret tenu à Ludes par le sieur Romagny-Derinville, où il buvait une bouteille de vin. Profitant d’un moment favorable au dessein qu'il avait sans doute formé, il prit un morceau de savon du poids de 500 grammes environ, puis il sortit de la maison et alla chez le sieur Jardret, maçon, qu'il connaissait depuis plusieurs années et auquel, dit-il, il voulait faire une visite. Ce dernier s'étant absenté quelques instants pour se rendre dans son jardin, Mozet lui vola son sarrau, qu'il cacha sous ses vêtements avec le morceau de savon. Après le départ de son visiteur, Jardret s'aperçut de la soustraction commise à son préjudice. Il se mit aussitôt à la poursuite de Mozet, qu'il ne tarda pas à appréhender au corps chez le sieur Legrand-Heurpé, où il le fouilla et le trouva nanti du savon et de la blouse volés, mais dépourvu des papiers qui font la sécurité de l'homme honnête qui voyage.

Déclaré coupable du double délit à lui imputé, et conformément aux articles 269, 270, 271, 379, 401, 463 du code pénal, 365 et 194 du code d'instruction criminelle, le prévenu a été condamné à six mois d’emprisonnement et aux frais du procès. Il a été ordonné qu'à l'expiration de sa peine, Mozet demeurerait placé, pendant 5 ans, sous la surveillance de la haute police de l’état.

 

27 août 1841

         Mr Bertrand RENAULT fait une demande pour établir un four à chaux au Craon de Ludes. Autorisation accordée par le sous-préfet le 4 septembre 1841.

                           

2 septembre 1841

         Fixation de la rétribution mensuelle de l'instituteur :

         - traitement annuel 650 F

         Le traitement mensuel pour l'année 1841-42 sera fixée à :

         - pour les élèves qui apprennent à lire et à écrire, 60 centimes par mois,

         - pour les élèves qui apprennent à lire seulement, 40 centimes par mois,

         - pour les enfants à l'alphabet, 30 centimes par mois.

         La liste des élèves qui doivent être admis gratuitement dans l'école communale est arrêtée à la liste suivante :

         Alexandre SAGUET, Isidore SAGUET, Honoré SAGUET, Léopold DEROZIER, Stéphanie DEROZIER, Zépherine COLLIGNON, Louise COLLIGNON, Victorine COLLIGNON, Léon HURE, Françoise BOISSE, Ismérie BOISSE, Scholastique BOISSE, Fleurentine ALEXANDRE, Noémie BEAULIEU, Ernestine BEAULIEU, Féliciana BEAULIEU, Jean Baptiste JUPIN.

 

30 décembre 1841

         Le conseil vote une subvention de 100F pour l'établissement d'une ligne de chemin de fer PARIS-STRASBOURG qui doit passer dans la Marne, si la décision est adoptée par la chambre des députés.

 

6 mai 1842

         Les élèves fréquentant l'école communale sont de 150.

         Pour 1843, le traitement annuel de l'instituteur reste à 650F. Le tarif mensuel est fixé à 60, 50 et 40 centimes suivant les différents niveaux d'étude indiqués plus hauts.

 

20 juillet 1842

         Demande d'indemnité auprès du gouvernement pour venir au secours des propriétaires de vignes qui ont souffert de la grêle qui est tombée par suite de l'orage épouvantable qui est venu fondre sur notre village le 21 juin dernier, lequel a détruit les trois quarts et même plus de notre territoire en vignes. (environ 62ha parmi les meilleurs). Estimation de perte de 12 hl par ha au prix moyen de 50F l'hl.

 

7 octobre 1842 – Journal « La Patrie »

 

        Les vendanges sont fort avancées dans la montagne de Reims, à Rilly, Chigny, Ludes, etc. Le vin est de qualité supérieure, très-abondant, et ne sera pas aussi cher qu’on l’avait pensé d’abord. Les récoltes, qui avaient d’abord trouvé des acheteurs à des prix tout-à-fait exagérés, sont revenues à un taux plus raisonnable.

 

13 octobre 1842

        Annonce dans le journal « L’Industriel Républicain » - On demande un jeune homme de 15 à 16 ans ayant déjà quelques connaissances, pour être sous-maître. S’adresser à l’instituteur primaire de Ludes.

 

30 octobre 1842

         Lecture de l'arrêté du Préfet du 20 septembre dernier relatif à l'extinction de la mendicité dans le département de la Marne.

         - Le conseil municipal décide que les mendiants de la commune seront entretenus par elle.

         - que pour subvenir à leur existence, il sera fait au moins deux quêtes par an dans la commune par Messieurs les membres du bureau de bienfaisance.

         - que si les quêtes ne produisent pas 500F environ, somme qui est nécessaire à l'entretien des pauvres et indigents de la commune, il sera demandé au Préfet l'autorisation d'une imposition extraordinaire sur les quatre contributions directes de la commune, jusqu'à concurrence de la somme de 500F.

 

9 décembre 1842

         Depuis l'ouverture de l'école à Ludes, il n'existait qu'une classe mixte dirigée par l'instituteur.

         La Loi sur l'instruction primaire demande la séparation des deux sexes qui fréquentent l'école communale.

         Le conseil décide donc la création d'une école communale pour les filles qui sera dirigée par Melle LEMOINE, avec un traitement fixe de 250F assuré par la commune. En plus elle aura une rétribution mensuelle, versée par les parents et par enfants, de 40 centimes pour les enfants à l'alphabet, 50 centimes pour ceux qui lisent et 60 centimes pour ceux qui écrivent.

         L'institutrice sera tenue d'ouvrir sa classe depuis le 1er novembre jusqu'au 1er avril à 7h du matin et depuis le 1er avril jusqu'au 1er novembre à 6h du matin, de sortir toute l'année à 11h15. L'après-midi, entrée en classe à 1h et en sortir à 5h du soir et à 6h du soir du 1er avril au 1er novembre. Les jeudis et samedis, elle pourra renvoyer ses élèves à 3h du soir.

         L'école des filles sera tenue dans la maison commune où il sera fait un mur de séparation entre la classe des garçons et des filles.

 

Comptes de l'exercice 1842

                   Dépenses :

                   - Salaires des gardes champêtres                 300F

                   - Assurance des édifices communaux            22F85

                   - Conduite et entretien de l'horloge               44F

                   - Entretien des ponts et aqueducs               250F

                   - Entretien pompes à incendie                       31F

                   - Entretien des murs du cimetière                120F

                   - Traitement de l'instituteur                         650F

- Supplément de traitement au curé           300F

                   - Entretien de l'église                                   150F

 

Janvier 1843

         Ludes avait 885 habitants.

Les électeurs communaux étaient recensés d'après le montant de leurs impôts. Une liste de 94 électeurs a été établie. Le plus imposé payait 1392 francs, le 94e payait 38 francs.

 

6 mai 1843

         Il n'y avait pas à cette époque d'entreprises de travaux publics pour refaire les routes et chemins vicinaux de la commune. La charge en incombait totalement aux habitants, qui devaient donner deux journées de travail, rémunérées par la commune.

 

Les tarifs ci-dessous étaient appliqués à cette époque (prix au m3) :

- ramassage de pierre dans les terrains situés terroir de Ludes, lieudit La Montagne : 1F25

- extraction de pierre au même lieu : 1F25

- cassage de pierre de la grosseur de 6cm : 2F

- cassage de pierre de la grosseur de 8cm : 1F

- cassage de pierre de la grosseur de 15 cm : 0F75

- extraction de petite craie (crayon) : 0F50

- transport à la brouette à la distance de 10m : 4 centimes

- chargement en brouette : 6 cts.

- transport à la voiture pour le parcours des premiers 100 mètres, chargement et déchargement : 40 cts.

- pour chaque 100 mètres en plus : 7 cts

- transport sur le chemin vicinal N°2 de Ludes à Mailly : 2F40

- transport sur le C.V. N°1 de Ludes à Reims : 2F90

- transport sur le C.V. N°3 de Ludes à Chigny : 2F40

- terrassement ordinaire sans dressement de faces ni de talus : 40 cts.

- ouverture de fossé, de forme d'encaissement et dressement d'accotements : 45    cts.

- emploi à la pelle de pierres de 6cm à 8cm de diamètre : 30 cts.

- emploi à la pelle de pierres de 15 cm : 75 cts

- emploi de graviers : 15 cts.

 

6 août 1843

         Projet de reconstruction à neuf de la fontaine communale, ainsi que des conduites d'eau qui amènent à celle-ci des sources de la montagne.

         Devis présenté par le maire : 2982F99

         Autorisation est demandée au préfet pour ouvrir un crédit de cette somme sur les fonds de la commune.

 

10 février 1844

         M. Jean Nicolas BEUZART-FOUREUR, tuilier au Craon de Ludes, demande à la commune de bien vouloir lui rendre une portion de terrain sur les usages de la commune, pour la reconstruction de ses bâtiments et chantiers servant à la fabrication de tuiles, attendu que le département va s'emparer d'une grande partie de sa propriété pour le contournement et changement de direction de la route de Reims à Louvois.

 

         Devant l'âge avancé du garde champêtre Jacques Basile GOUGELET, et sa difficulté à se déplacer sur le terroir de la commune, le conseil municipal le remplace par Marc Julien PICARD, jeune homme de 30 ans, pour un traitement annuel de 500F.

 

1er mars 1844

       Le maire de la commune prévient le public qu’un procès-verbal d’enquête est ouverte à la mairie de Ludes, pour recevoir les déclarations et réclamations concernant la rectification approuvée de la côte du Cran-de-Ludes, route départementale n° 3, de Rheims à Epernay ; que le plan parcellaire des propriétés à acquérir est déposé à la mairie, où les personnes intéressées pourront en prendre connaissance tous les jours depuis le 3 mars jusqu’au 11 du même mois ; passé ce délai, aucune réclamation ne sera plus admise.

 

10 mars 1844

         Liste des propriétaires exploitants tuiliers au Craon de Ludes :

Adam QUENARDEL, Jean Baptiste JUPIN-CARRE, Jean Pierre HURE-ABBE, Sébastien Marie NOIR, Victor CHEART, Jean Marie NOIR, Jacques NOIR, Basle Nicolas FOUREUR, Etienne Louis PERTHOIS, Pierre Nicolas Louis DUMATRAS, Jean Baptiste TRUCHART, Jean Louis Baptiste QUENARDEL-BRACQUEMART, Jean Baptiste QUENARDEL-COQUOT, Jérôme Nicolas Joseph ROMAGNY, Jean Nicolas BEUZART-FOUREUR.

 

16 mars 1844

         Nicolas Félix ADNET, arpenteur patenté pour 1844 à la résidence de Ludes, délimite les mares d'eau situées au bas du village et appartenant à la commune.

9 mai 1844

         140 élèves à l'école communale dont 18 indigents.

 

1844

         Déplacement de la route départementale Reims Louvois dans la traverse du Craon de Ludes.

 

9 août 1844

         Le maire expose, qu'avant de terminer les travaux de la fontaine, il serait nécessaire de recueillir trois sources qui existent sur les usages communaux, et qui ne sont pas bien éloignées du grand regard de réunion, afin de grossir le volume d'eau qui arrive à Ludes.

 

20 septembre 1844

         Devis de renforcement de la nef de l'Église par ceinturage d'une bande métallique et renforcement avec tirants intérieurs. Poids du métal : 1070 kg.

 

21 septembre 1844 – Journal de Seine et Marne

 

On assure que des employés de l'administration des ponts-et-chaussées vont commencer l’élude d’un tracé du chemin de fer entre Rheims et Epernay. La direction générale de ce tracé serait par Cormontreuil, Taissy et le Craon de-Ludes. Il est probable que d’autres études seront également faites sur les autres points de la montagne qui peuvent offrir un passage au tracé abrégeant le chemin entre Rheims et Paris.

 

 

24 septembre 1844

         Le conseil accepte le devis de M. TORTRAD, ancien entrepreneur de bâtiment à Reims, pour la consolidation de l'église qui menace de fondre sous peu de temps, pour une somme de 2032 F.

 

8 avril 1845

         Etienne CHEART, propriétaire demeurant au Craon de Ludes, demande à acquérir une portion de terrain sur les usages communaux afin d'y établir un moulin à vent. Le terrain est situé au lieudit " le bois Quatresols ".

Surface de 4a49, pour un prix de 224F72.

 

5 mai 1845

         Seize élèves nécessiteux ont droit à l'école gratuite.

 

17 novembre 1845

        Assises de la Marne. Jean Baptiste JOREZ, ouvrier menuisier, âgé de 23 ans, né à Ludes. Dans la nuit du 20 août dernier, il s’est introduit par escalade dans une maison en construction appartenant à M. Croutelle et y a dérobé, en brisant ou forçant un tiroir de bureau, une somme de cinquante francs, environ, qui s’y trouvait. Jorez travaillait dans cette maison  en qualité de menuisier et en connaissait parfaitement toutes les dispositions. Soupçonné et arrêté presque immédiatement, Jorez a avoué le vol à lui imputé ; seulement il affirme n’avoir pris que trente francs. Aux débats il renouvelle ses aveux. Cet accusé, qui a déjà subi une condamnation à six mois d’emprisonnement, est déclaré coupable par le jury et condamné par la cour à cinq ans de travaux forcés sans exposition.

 

28 avril 1846

         Le conseil, après avoir pris connaissance de la circulaire du préfet du 17 courant, concernant la fête de sa majesté le Roi des Français, prie M. le préfet de bien vouloir ouvrir un crédit de 200F au budget de 1846 pour être employé au soulagement des malheureux et aux réjouissances publiques.

 

5 mai 1846         

         150 élèves à l'école communale dont 18 enfants indigents admis gratuitement à l'école.

         Nomination de cinq gardes champêtres auxiliaires pour aider les deux gardes actuels :

         - Victor DANEAUX, cultivateur.

         - Jean Baptiste QUENARDEL-COQUOT, propriétaire.

         - Etienne Louis PERTHOIS-COMPIN, cultivateur.

         - Jean Nicolas BEUZART-FOUREUR, tuilier et propriétaire

         - Jean Baptiste NOIR-ANCHEZ, cultivateur.

 

20 juin 1846

Journal "L'Industriel de la Champagne"

Le dimanche 14 juin 1846, à 9 heures du soir, Mr Jean Valentin PETIT-ARNOULT, 37 ans, s'est noyé en se baignat dans une petite mare située au Craon de Ludes. Il laisse une femme et cinq enfants en bas âge.

 

8 août 1846

         Nomination d'un nouveau garde auxiliaire, Jean Louis QUENARDEL-BEUZART, propriétaire, demeurant au Craon de Ludes.

 

10 août 1846

         Victor FRANSQUIN, meunier, demeurant à Villers aux Nœuds, demande à acquérir un terrain communal pour construire un moulin à vent.

         Lieudit " le bois Quatresols ", surface 10a56 pour une somme de 633F60.